Né le 6 décembre 1912 à Mulhouse-Dornach (Haute-Alsace, Alsace-Lorraine annexée), guillotiné le 29 juin 1943 à Stuttgart (Wurtemberg) ; syndicaliste CGT et communiste ; résistant.

Dès le mois d’août 1940, René Kern, cheminot, s’impliqua dans l’action clandestine en participant à l’organisation de l’évasion d’Édouard Griesbaum. Par la suite, la machine à écrire et le matériel d’impression de la presse clandestine furent cachés chez lui à Morschwiller-le-Bas (Haut-Rhin). Mais la machine qui servait à l’impression ne fut pas retrouvée chez lui mais chez Justin Rohmer, à Morschwiller-le-Bas qui faisait partie du même réseau ; Kern se sentant traqué l’y avait caché.
Responsable de l’appareil communiste clandestin (« groupe Wodli ») parmi les cheminots de Mulhouse, il fut arrêté par la Gestapo en mai 1942. Avec Marcel Stoessel, Alphonse Kuntz et Édouard Schwartz, il fut condamné à mort le 19 mars 1943 par le Volksgerichtshof für das Grossdeutsche Reich sous la présidence du Dr Roland Freisler siégeant à Strasbourg, pour préparation d’actes de trahison et de haute trahison au travers de l’organisation d’un groupe communiste et, par-là, favorisant l’ennemi. Il fut décapité le 29 juin 1943 à Stuttgart ; sa dépouille fut jetée dans une fosse commune au cimetière de Heidelberg (Bade).
Justin Rohmer, dénoncé, fut arrêté par la Gestapo en même temps que René Kern. Né en septembre 1890, mineur de potasse, marié, père d’un fils, René Kern fut condamné à 10 ans de réclusion car sa participation, côté allemand, à la Première Guerre mondiale, sa Croix de fer, comme la mort des ses quatre frères aînés, sur le front, lui permirent d’échapper à la condamnation à mort. Il passa trois ans en déportation et décéda le 10 mai 1945 à Ulm (Allemagne). Sa femme Marie-Émilie Rohmer, (née le 12 avril 1896 à Morschwiller-le-Bas), ouvrière dans une filature, fut emprisonnée à Mulhouse jusqu’au 21 novembre 1944.
Sources

SOURCES : Kolmarer Kurier, mars 1943. – L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, 4 avril 1945. – Heimat unterm Hakenkreuz, 1953, p. 41. – Maurice Choury, Les Cheminots dans la Bataille du rail, Paris, Librairie académique Perrin, 1970, p. 88. – Léon Tinelli, L’Alsace résistante, Strasbourg, 2002, p. 41. — Renseignements fournis par sa petite-fille, 2021.

Léon Tinelli

Version imprimable