Né le 2 mai 1912 à Flavigny-le-Petit, commune aujourd’hui rattachée à Guise (Aisne), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; syndicaliste et militant communiste d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils d’un ouvrier de fonderie et d’une cuisinière, Marcel Lamant quitta l’école à l’âge de treize ans et travailla avec son père à la Maison Godin de Guise (Aisne). Il en fut congédié après une grève en 1928. Il quitta alors sa ville natale pour venir à Paris : « J’avais dix-sept ans, je voulais connaître la vie et avant tout devenir communiste. » En 1932, il adhéra au Parti communiste dans le XVIe arrondissement de Paris où il exerçait la profession de garçon boulanger mais il fut aussi selon le médecin tchèque, Théodore Balk, membre des services sanitaires, « manœuvre aux Halles, vendeur, chauffeur, travaillant le jour, étudiant la nuit ». Membre du syndicat unitaire des ouvriers boulangers de la région parisienne, il appartenait au rayon communiste des XVe et XVIe arrondissements et prenait la parole dans les réunions du syndicat des jeunes de l’Alimentation. Il mena de nombreuses grèves dans la région parisienne et anima le mouvement Paix et liberté.
En 1936, Marcel Lamant habitait le quartier d’Ivry-Port (Seine, Val-de-Marne) et travaillait dans la commune en tant que vendeur à la Famille nouvelle. Il militait à la cellule Molière. Dans la biographie qu’il rédigea lors de son départ en Espagne, il indiquait qu’il était secrétaire de la section d’Ivry CGT-FSI (Fédération syndicale internationale), membre du rayon communiste d’Ivry et militant du Secours rouge international. Le 15 novembre 1936, il partit comme volontaire en Espagne républicaine. Il fut intégré dans le bataillon André Marty, puis fit l’école de formation des officiers, devint capitaine commissaire politique du bataillon Henri Barbusse, de la 14e Brigade (« La Marseillaise ») du 16 février au 14 avril 1937. Il forma alors, avec des socialistes et quelques catholiques, un comité antimilitariste. Il fut présent sur les fronts de Lopera, Las Rosas, Jarama, Balsain, Caspe. Théodor Balk le décrit ainsi : « Quand le bataillon se mettait en marche, il était en tête, chargé de tout un barda, le fusil à l’épaule et toujours en chantant. » La commission des cadres du Parti communiste d’Espagne nota qu’il fut l’un des meilleurs élèves de l’école des officiers. Elle l’apprécia comme un homme « intellectuel », « courageux » qui « peut encore se développer et faire mieux ».
À son retour d’Espagne, il habita Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) dans un hôtel du Port. Mobilisé en septembre 1939, il fut affecté au front de Sarre comme chauffeur. Après sa démobilisation en août 1940, il revint à Paris et aurait été chef cuisinier dans une brasserie parisienne. Selon un rapport de police, il logeait du 26 décembre 1940 au 16 juin 1941 dans un hôtel à Ivry-Port. Ce même rapport indique « qu’il appartenait jusqu’en juin 1941 à un centre clandestin créé à Ivry-sur-Seine qui diffusait des tracts ». Arrêté à proximité de la place de la République à Paris, le 30 septembre 1941, son domicile (23 rue Lambert, Paris XVIIIe) perquisitionné, Marcel Lamant fut interné à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) pour détention d’armes et de matériel de propagande puis transféré le 19 septembre 1942 au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Il a été fusillé le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, comme otage en représailles à l’attentat du cinéma Rex, à Paris, en septembre 1942, avec quarante-cinq autres otages.
Le conseil municipal d’Ivry-sur-Seine, par une délibération du 27 juillet 1945, donna le nom de Marcel Lamant à la rue de l’Espérance.
Sources

SOURCES : Arch. AVER. – Arch. com. Ivry-sur-Seine. – Arch. RGASPI : RGASPI 545.6.1039 ; 545.6.1041 ; RGASPI 545.6.45 ; 545.6.1043. – DAVCC, Caen. – Théodor Balk, La Quatorzième, 1937. – Témoignage de son frère, Roger Lamant, 1987. – Notes Jean Lamant.

Michèle Rault

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