Né le 8 juillet 1924 à Billy-Montigny (Pas-de-Calais) ou à Valenciennes (Nord), fusillé après condamnation à mort le 28 août 1944 à Valenciennes ; cheminot au dépôt SNCF de Valenciennes ; résistant au sein des FTPF et des Forces françaises combattantes (FFC), plan Tortue.

Denis Périn était le fils de Louis, chef de manutention au chemin de fer et de Marguerite Suzanne Marie Vandenbilcke. Il était célibataire et domicilié chez ses parents. Les Périn étaient une famille de cheminots demeurant à la cité-jardin construite à Valenciennes par la Compagnie du chemin de fer du Nord dans les années 1920. Le couple avait trois fils : l’aîné, Émile, le deuxième, Daniel, et Denis, le cadet, électricien au dépôt SNCF de Valenciennes. Tous, ainsi que la mère, s’engagèrent dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) en mai 1943 et participèrent aux opérations du réseau Résistance-Fer. Aucun n’appartenait à un parti politique. Membre comme son père (et probablement ses frères) des Forces françaises combattantes, Denis Perrin faisait également partie depuis septembre 1943 d’une équipe du réseau Mission Action chargé localement de l’exécution du plan Tortue, destiné à aider les Alliés lors de leur débarquement.
La maison des Périn devint un refuge pour les illégaux ; beaucoup d’armes furent enterrées dans les dépendances et cachées dans le mobilier. Le 24 août 1944, la demeure fut cernée par la Gestapo. Louis Périn, le père, et les deux derniers fils, Daniel et Denis, furent emmenés. Seul l’aîné, Émile, illégal et absent, échappa à la rafle. Daniel, déporté le 1er septembre aux camps d’Orianenbourg puis de Dachau, décéda à son retour à l’hôpital de Vesoul le 17 juin 1945.
D’autres membres du groupe furent également arrêtés, à la suite de la saisie d’armes dans un dépôt constitué à Bruay : Jean Krupa, François Bacquet, Arthur, Léon et Clémence Farineau, et César Persiaux. Internés à Valenciennes, ils furent déférés devant le tribunal militaire allemand de la ville, rue Pater (selon un rapport des Renseignements généraux). Ils furent condamnés à mort et exécutés par un peloton allemand au champ de tir du Rôleur, à l’est de Valenciennes. Vingt et un civils furent fusillés le même jour en cet endroit.
Denis obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" et fut homologué comme soldat des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 29/04/1953 et publication au JO le 07/05/1953.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la SNCF en gare, à Valenciennes (Nord).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – dossier SHD GR 16 P 4669468 (non consulté ).— Notre lycée, 1939-1945. Historique et témoignages sur le lycée de Valenciennes transformé en Kommandantur, Valenciennes, 1980. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. – Monument du Rôleur (Valenciennes). – Laurent Thiery dans le Mémorial des Cheminots victimes de la répression 1940-1945 sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017 pages 1151/1152.— Mémorial Genweb.— Notes Frédéric Stévenot.

Odette Hardy-Hémery

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