Né le 23 août 1892 à Paris (XIIe arr.), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à Caen (Calvados) ; monteur en bronze ; militant communiste ; résistant ; conseiller municipal de Villejuif (Seine, Val-de-Marne).

Cliché de <em>Villejuif à ses martyrs</em>
Cliché de Villejuif à ses martyrs
Les fusillés de Villejuif
Les fusillés de Villejuif
copyright Pierre Cardon
Fils d’un doreur sur métaux, René Thibert, monteur en bronze, vint en 1920 habiter un lotissement de Villejuif. Le 13 décembre 1919 il se maria avec Charlotte Lesage dans le XIIe arrondissement de Paris.
Il adhéra au Parti communiste en 1925, devint responsable politique du quartier des Monts-Cuchets et assura le secrétariat de la section locale du Secours rouge international (SRI). René Thibert entra au conseil municipal aux élections complémentaires de novembre 1937 qui suivirent la mort de Paul Vaillant-Couturier.
Déchu de son mandat le 29 février 1940 par le conseil de la préfecture pour appartenance au Parti communiste, il fut arrêté une première fois, le 31 juillet 1940 ou le 1er août 1940, pour distribution de tracts communistes. Il était présenté comme ajusteur et domicilié 18 rue du Laboratoire. Il fut arrêté, place de la mairie de Villejuif, en compagnie de Louis Lequy, Jacques Bonesio, Auguste Chailloux, Robert Anceaux, Alexis Daré et Ernest Delisle.
À nouveau arrêté le 22 juin 1941, il fut incarcéré à la Santé (Paris, XIVe arr.) puis à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité pour reconstitution du Parti communiste.
Emprisonné à Caen, il fut sélectionné comme otage en représailles aux attentats commis à Paris les 28 novembre et 7 décembre 1941.
René Thibert a été fusillé le 15 décembre 1941 à la caserne du 43e régiment d’artillerie de Caen avec ses deux amis villejuifois Louis Hérisson-Garin et Robert Moussu. Il est désormais inhumé au cimetière de Villejuif, au « Carré des héros » sous le nom de Léon René Thibert.
Léon René Thibert fut homologué membre de de la Résistance intérieure française (RIF) au titre du réseau Front National.
Son nom est gravé à Villejuif sur le Monument aux Morts, sur la stèle commémorative 1939-1945 rue Georges Le Bigot et sur la plaque commémorative, place des fusillés. La municipalité de Villejuif inaugura le 14 avril 1946 une plaque à la mémoire de René Thibert, « héros de la Résistance ». Une rue de la ville prit son nom, ainsi qu’une cellule locale du Parti communiste. À Caen son nom figure sur le Monument commémoratif des fusillés 1939-1945 et sur la plaque commémorative apposée à la caserne du 43e régiment d’artillerie. Enfin son nom apparaît sur la plaque de l’Union fraternelle des métallurgistes CGT rue Jean-Pierre Timbaud (Paris, XIe arr.)
Son épouse, Charlotte Thibert participait en 1941 au Comité populaire féminin de Villejuif. Elle fut arrêtée en même temps que lui le 22 juin 1941 puis relâchée, et fut internée le 24 septembre 1942 comme propagandiste au camp de Lalande près de Tours (Indre-et-Loire), puis à Poitiers (Vienne) d’où elle fut libérée le 23 septembre 1944.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2446. — Arch. Paris, DM3 ; vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — DAVCC, SHD Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 543731. — SHD Vincennes GR 16 P 568079. — S. Roujeau, L’Implantation du Parti communiste français à Villejuif pendant l’entre-deux-guerres, mémoire de maîtrise, Paris I, 1973. — J.-M. Doussin, L’Occupation et la Résistance à Villejuif, mémoire de maîtrise, Paris I, 1986. — Villejuif à ses martyrs de la barbarie fasciste, Villejuif, sd. — Front Rouge, 22 février 1936. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

Claude Pennetier

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