Né le 22 septembre 1900 à Ablon (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), fusillé le 17 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cimentier ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) et Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).

Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Un voiisn à casquette. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Un voiisn à casquette. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Fils de Claude Jeunon, marinier, et de Marie-Madeleine née Naudin, sans profession, Jacques Jeunon était cimentier et militait à la Fédération CGT du Bâtiment. Il se maria le 6 décembre 1922 à Vigneux-sur-Seine avec Reine Boisnier, fille d’éclusier : le couple eut quatre enfants.
Il participa aux activités clandestines du PCF dès l’automne 1940 et fut arrêté à Vigneux par la police française le 10 novembre 1940 en même temps que cinq autres membres de sa famille : son épouse Reine, sa fille Jacqueline, ses parents Claude et Marie-Madeleine Jeunon, et enfin sa soeur Éliane. La maison familiale en bord de Seine était une des planques d’Henri Janin et la ronéo, machine à fabriquer les tracts, reposait sur deux parpaings dans le fond d’une grotte traversée par une source.
Emprisonné au Cherche-Midi à Paris (VIe arr.), Jacques Jeunon fut condamné à mort « pour menées communistes » par le tribunal allemand FK 758 de Saint-Cloud (Seine-et-Oise) le 12 décembre 1941. Il a été fusillé au Mont-Valérien le 17 décembre 1941.
Jacques Jeunon fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 17 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°20 puis transféré le 18 janvier 1950 à Paris.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 14 novembre 1945, et il reçut la Croix de guerre avec palme. Il a été homologué Interné résistant (DIR) de la Résistance intérieure française (RIF) au titre du Front national.
Le nom de Jacques Jeunon figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, sur le monument aux morts d’Ablon, et à Vigneux sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif de la Résistance avenue de la Concorde. Une rue de Vigneux et une rue d’Ablon portent son nom.
Son épouse, Reine, fut déportée le 12 janvier 1942. Classée « NN » (Nuit et brouillard), elle connut les prisons allemandes de Karlsruhe, Anrath, Jauer et Aichach d’où elle fut libérée le 29 avril 1945.
Sa fille Jacqueline, classée "NN" (Nuit et brouillard), fut déportée le 12 février 1942 vers la prison allemande de Karlsruhe puis transférée dans les prisons d’Anrath, de Lübeck et de Jauer . Elle mourut le 1er avril 1945 à Oëls (Pologne) après avoir été libérée.
Son père Claude fut interné jusqu’au 10 janvier 1942, puis déporté le 11 janvier vers la prison de Karlsruhe (Allemagne). Il mourut à la forteresse de Diez-Lhan (Allemagne) le 25 avril 1945.
Sa mère Marie-Madeleine fut condamnée à deux ans de prison puis livrée aux Allemands et déportée le 5 janvier 1942 vers la prison allemande de Karlsruhe ; elle connut ensuite les prisons d’Anrath et Jauer, puis le camp de Ravensbrück où elle mourut le 14 février 1945.
Sa soeur Éliane fut déportée le 10 janvier 1942 vers la prison allemande de Karlsruhe ; elle connut ensuite les prisons d’Anrath, Lübeck et Cottbus, puis les camps de Ravensbrück, Mauthausen et enfin Bergen-Belsen où elle mourut le 12 avril 1945.
Parmi les six membres de la famille Jeunon arrêtés le 10 novembre 1941, seule Reine Jeunon a survécu.
Madeleine, la fille de Jacques et Reine Jeunon, âgée de douze ans à la mort de son père, vivait toujours dans la maison familiale dans les années 1990 ; elle mourut en 2005.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. — SHD, Vincennes, GR 16P 74378 (nc). — FMD, Livre-Mémorial, op.cit. — J.-M. Castel, M. Juret, Les Villeneuvois et les Villeneuvoises sous l’Occupation, 1991. — État civil. — MémorialGenWeb.— Site Internet Mémoire des Hommes.— Site La Résistance vigneusienne. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine.

Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

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