Né le 31 mai 1907 à Toulouse (Haute-Garonne), mort sous la torture vers le 17 octobre 1943 à Toulouse ; employé des PTT à la gare de Toulouse Matabiau ; militant du Parti socialiste SFIO avant 1940, puis de la SFIO clandestine (Comité d’action socialiste) résistant : MUR (Noyautage des administrations publiques), réseau Brutus du BCRA.

Lucien Béret
Lucien Béret
Crédit : Élérika Leroy
Lucien Béret était le fils de Joseph, Charles Béret et de Charlotte, Léda Soulier , âgés respectivement, en 1907, de vingt-huit et de vingt-neuf ans.En 1907, le couple était domicilié 11 rue Lafaille à Toulouse. Un jugement du tribunal civil de Toulouse du 27 novembre 1920 le déclara "pupille de la Nation". Marié le 6 janvier 1936 à Toulouse avec Paulette Brouel, Lucien Béret était père de trois enfants.
Militant du Parti socialiste SFIO, membre de la Grande loge de France, Lucien Béret était le fils d’un conseiller municipal de Toulouse.
Chef de bureau du tri postal à la gare de Toulouse, marié, domicilié 33 rue de Venise à Toulouse, il participa aux activités du Comité d’action socialiste, du NAP ainsi qu’au réseau France au combat. Il était agent P2 du réseau Brutus pour lequel il interceptait des courriers destiné à la police allemande.
Proche de Achiary*, pour le réseau Froment, Lucien Beret constitua un groupe qui arrêtait les lettres suspectes et fournissait les circulaires préfectorales. Il avait chez lui un poste émetteur que les Allemands recherchaient et qu’ils ne trouvèrent pas lors d’une perquisition à son domicile. Manipulé par Pitou, agent allemand qui le dénonça, il fut donc arrêté en octobre 1943.
Torturé avec une rare violence pendant huit jours, il ne parla pas, mais mourut des sévices reçus. Sa sœur Odette, résistante elle aussi, témoin de l’arrestation, se rendit rue Maignac, siège de la Sipo-SD à Toulouse, mais ne put savoir ce qui était arrivé à son frère. Quelques jours plus tard, le corps de Lucien Béret fut rendu par la Sipo-SD aux autorités françaises, avec ordre de ne pas ouvrir le cercueil. Les policiers français procédèrent cependant à une autopsie qui révéla les sévices dont Béret fut la victime.Le directeur d’hôpital à qui son corps fut amené refusa le permis d’inhumer.
Son épouse, Paulette, fut homologuée agent P1 du réseau Brutus de juin 1942 à septembre 1944 ; sa soeur, Odette, qui avait caché des Juifs et des résistants recherchés fut arrêtée en juin 1944 et déportée.
Lucien Béret reçut la mention "Mort pour la France". Un square de Toulouse porte son nom. Il y a une plaque commémorative à son nom au centre de tri postal.
Sources

tSOURCE : Arch. Nat., 72AJ/70, témoignage Achiary. — Arch. com. Toulouse, 1 E 632, registre des naissances du 2 janvier au 4 septembre, acte de naissance de Lucien Béret et mentions marginales. — Michel Goubet, Paul Debauges, Histoire de la Résistance en Haute-Garonne, Toulouse, Milan, 1992. — Jean-Marc Binot, Bernard Boyer, Nom de code : Brutus, histoire d’un réseau de la France libre, Fayard, 2007. — Mémorial Verdier Forain, Toulouse.

Iconographie
Jean-Marc Binot, Bernard Boyer, Nom de code : Brutus, histoire d’un réseau de la France libre, Fayard, 2007. Élérika Leroy.

André Balent, Jean-Pierre Besse

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