JURQUET Roger, Paul
Né le 23 octobre 1919 à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), fusillé comme otage le 7 mars 1942 à Biard (Vienne) ; employé de mairie ; militant communiste.
Roger Jurquet fut secrétaire des Jeunesses communistes de Montreuil-sous-Bois avant la Seconde Guerre mondiale. La Voix de l’Est le présentait en 1939 comme secrétaire de la FSGT de Fontenay-sous-Bois, commune voisine de Montreuil.
Il participa, le 23 juillet 1940, à une tentative d’occupation de la mairie pour remettre en place, légalement, les conseillers communistes (voir Georges Mahé, Edmond Vandeputte et Émile Beaufils). Il s’était chargé du standard téléphonique dont il avait coupé le courant pour empêcher momentanément la liaison avec l’extérieur.
Le 3 octobre 1940, Roger Jurquet fut arrêté à Montreuil par la police française durant une manifestation interdite par les services préfectoraux. Il était membre actif du PCF clandestin.
Condamné à deux mois de prison par les autorités allemandes ou par un tribunal de Vichy (selon les sources), il fut interné le 5 octobre 1940 à Aincourt (Seine-et-Oise, aujourd’hui Val d’Oise) puis au camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne). Au moment où il devait être libéré, les Allemands décidèrent de le maintenir en détention préventive avec le statut d’otage pouvant être exécuté en cas d’attentats.
Début mars 1942, son nom fut apposé, par les Allemands, sur une liste d’otages à fusiller en représailles d’un attentat commis le 1er mars 1942 contre un soldat allemand à Paris. Le 7 mars 1942, les Allemands le sortirent du camp de Rouillé et le conduisirent au champ de tir de Biard, et non au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) comme il est parfois écrit, où il fut exécuté comme otage avec deux autres détenus du camp de Rouillé : son camarade Roland Martin membre comme lui des Jeunesses Communistes de Montreuil-sous-Bois et Gaston Huart.
Ils firent partie des treize otages fusillés ce jour-là en représailles à cet attentat. Les autres otages furent exécutés au Mont-Valérien (3), à Évreux (Eure) (1), à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) (2), Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) (1) et Compiègne (Oise) (3).
Son corps fut transféré après la guerre dans le carré des victimes de la guerre 1939 - 1945 de Montreuil-sous-Bois. Il obtint la mention mort pour la France et son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés de Biard. Il figure aussi sur une plaque commémorative placée sur l’immeuble du 6 rue du Général Galliéni où il demeurait (sur laquelle il est indiqué par erreur fusillé au Mont-Valérien).
SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 467 273 (Notes Thomas Pouty). – Arch. PPo., BA 2117. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, 1979, p. 52-53. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis et Seine (état civil, registre matricule) — ONACVG de la Vienne, Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.
Claude Pennetier, Thomas Pouty, Michel Thébault