Né le 26 avril 1920 à La Faloise (Somme), fusillé le 26 janvier 1944 à Martignas-sur-Jalle (Gironde), camp de Souge, suite à une condamnation à mort ; traceur ou charpentier ; résistant FTPF.

François Abarreteguy
François Abarreteguy
Fourni par Philippe Abarrategui.
Lors de la naissance de François Abarrategui, son père Pedro Inigo Abarrategui, né le 31 mai 1897 à Mondragon dans la province du Guipuzcoa, basque espagnol, était charpentier et sa mère Émilie, Albertine Lefevre, sans profession, née dans le Calvados. François est l’aîné. Son cadet d’un an est Jean Robert.
La famille déménagea à Lormont (Gironde). Très vite, le père abandonne son épouse et ses fils pour regagner le pays basque. Voulant se rapprocher de son mari absent, Emilie Abarrategui, avec ses deux enfants, s’installa à Hendaye, où elle trouva un poste de cuisinière. François et Jean allèrent à l’école communale de Ciboure. Après avoir obtenu le certificat d’études, ils apprirent le métier de charpentier.
Par la suite, la famille, vint s’installer à la Bastide, puis à Bordeaux, enfin à Lormont. François et Jean furent recrutés aux "Chantiers de la Gironde" et se trouvèrent au contact avec des militants syndicaux, ils étaient membres de la CGT. Les deux frères fréquentèrent les "Jeunesses communistes" (1936) et l’association laïque locale. Ils pratiquèrent le rugby au sein du club lormontais qui devint un noyau de résistants.
Le20 février 1941, il s’engagea dans l’armée de l’air et rejoignit la Tunisie d’où il fut démobilisé en décembre 1942, après le débarquement anglo-américain en Afrique du nord. A son retour, il travailla comme charpentier-traceur à Cognac puis dans une entreprise de Bordeaux-Bastide comme manœuvre.
En mai 1943, il intégra le groupe FTP-Bourgeois sous le pseudonyme de Claude ; il avait le grade de lieutenant et fut chargé du recrutement de mai à septembre 1943.
Il mit ses connaissances techniques et militaires au service de l’organisation des sabotages.
Alors qu’il préparait les déraillements pour l’anniversaire de la bataille de Valmy, il fut arrêté le 19 septembre 1943 devant la mairie de Saint-Christophe-des-Bardes. Interné au fort du Hâ, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur de Bordeaux (529) le 20 janvier 1944 et fusillé le 26 janvier 1944 parmi 17 résistants.
Inhumé à Saint-Médard-en-Jalles, François Abarrategui fut réinhumé à Lormont où sa mère était domiciliée en 1953.
Son nom est inscrit sur le mémorial du camp de Souge.
Le JO du 5 août 1955 annonçait qu’il avait reçu la Médaille militaire, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.
Il y a dans son dossier à Caen la copie de sa dernière lettre.
Orthographe et graphie d’origine respectée
 
FORT DU HA le 26/1/44
PETITE MERE,
Je regrette de tout cœur la peine immense que je vais te causer, ainsi qu’à toute la famille. Je vais être exécuté ce matin dans une heure ou deux.
Je pars sans peur et avec courage.
Je te souhaite de tout cœur d’être heureuse avec ROBERT a qui je serre cordialement la main, ainsi qu’à Roro et son petit frère.
Tu dois savoir pour quel motif je meurs. Les journaux t’en informeront. Je dois te dire que je n’ai pas souffert pendant ma détention. La nourriture au Fort du Hâ s’est de beaucoup améliorée grâce à l’aide de la Croix-Rouge et des Quskers.
Tu diras bien le bonjour de ma part à Marcouw lorsqu’il reviendra d’Allemagne, ainsi qu’à René la Panthère quand il sera de retour d’Autriche. Tu lui diras que je suis toujours le même.
Lorsque le moment sera venu, tu avertiras mon père et lui diras que je l’embrasse bien fort.
J’embrasse aussi RAYMONDE, JEANNETTE et SIMONE.
Je serre aussi mon vieux Jeannot sur mon cœur et lui souhaite d’être heureux avec Raymonde. (phrase provenant d’une autre copie).
J’embrasse aussi ma vieille grand-mère et Parrain à qui je vais causer une peine immense.
À tous je vous quitte et vous dit adieu en vous serrant sur mon cœur
François Abarratégui

Transcription par Dominique Mazon de sa dernière lettre ;
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (ABARRATEGUY). – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit.. — Notes Annie Pennetier et de Dominique Mazon.

Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

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