Né le 20 août 1923 à Dunkerque (Nord), fusillé le 1er juillet 1944, par condamnation, au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; résistant FTPF.

Mémorial Genweb
Fils d’un employé de commerce, Georges Herrewyn habitait avec ses parents à Coudekerque-Branche ; leur habitation fut sinistrée pendant les événements de mai-juin 1940 et ils se réfugièrent à Bonnières-sur-Seine.
Il s’engagea dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) en décembre 1942. Assurant les fonctions de commissaire régional aux opérations (secteur Bonnières, Mantes, Sartrouville, Versailles, Conflans-Sainte-Honorine), il organisa, dirigea et participa à de nombreuses actions directes : en mars-avril 1943, attaque d’un poste allemand sur la route Pacy-Évreux à Pacy-sur-Eure et récupération d’armes allemandes ; le 1er juillet 1943, incendie d’un avion allemand en gare de Versailles-Chantiers ; le 5 août 1943, destruction de l’installation électrique d’une usine de cellophane à Mantes ; en août 1943, déraillement d’un train de la ligne Paris-Rouen (18 morts et de nombreux blessés) ; en octobre 1943, destruction d’un poste détecteur d’avions sur la route Paris-Évreux ; en janvier 1944, déraillement d’un train allemand de la ligne Paris-Dieppe ; en mars 1944, sabotage de la ligne Paris-Brest.
Il fut arrêté le 21 mars 1944. Le 13 mars un de ses camarades avait été blessé dans un train par un autre résistant qui manipulait son arme. Mathurin Rouzic (né le 13 janvier 1924) avait été abandonné dans le train et mourut le 17 mars 1944 à l’hôpital. La police à la suite de ce drame enquêta et remonta jusqu’au groupe FTP de Bonnières qui fut démantelé. Au mains de la brigade anti-terroriste du ministère de l’Intérieur, ils furent conduits par la police française rue Bassano où se trouvait l’un des sièges de la « Gestapo française ». Ils furent torturés puis remis aux Allemands.
Condamnés à mort le 1er juillet, Jacques Deschamps, né le 18 juin 1924, John Freeman, né le 4 octobre 1923, Louis Girard, né le 11 novembre 1921, Georges Herrewyn, Eugène Janneton, né le 27 décembre 1923, et Raymond Pochon, né le 12 octobre 1923, furent fusillés le soir même à 18 heures au champ de tir du ministère de l’Air à Paris.
Une plaque est apposée à sa mémoire avenue de la Porte de Sèvres à Paris. Une rue de Bonnières-sur-Seine porte son nom, de même une rue de Coudekerque-Branche. So nom figure sur le monument aux morts de Bonnières-sur-Seine et celui de Coudekerque-Branche.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème
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Dernières lettres
 
Fresnes, le 1er juillet 1944
Chers parents,
Je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer ma condamnation à mort. Triste nouvelle, mais je ne veux pas mourir sans vous avoir écrit une dernière lettre.
Je suis passé au tribunal militaire et mon recours en grâce a été refusé ; condamné à mort, je vais être exécuté dans les vingt-quatre heures qui suivent la condamnation. Je vais mourir pour. la France, mais je ne veux pas que vous ayez du chagrin. Î7
Si mère est malade, ne lui dites que plus tard. Mes dernières pensées sont pour vous que j’aime tant, excusez-moi de toutes les douleurs que vous avez supportées et que vous supporterez encore par ma faute. Mais ce n’est pas un crime d’être patriote.
Je vous embrasse tous, Marceau, Eugène. Remontez père et mère, et toi aussi, Lucien. Bien le bonjour à tous les amis et au revoir, chers parents.
Votre fils qui vous a toujours chéris,
Jojo
 
Fresnes, le le" juillet 1944
 
Chère soeur,
Je t’annonce par la présente une triste nouvelle ; contrairement à ce que je t’avais annoncé lors de ta visite, je n’étais pas encore jugé, je viens de passer au tribunal et d’être condamné à mort ; mon recours en grâce a été rejeté et je vais être excuté avec mes camarades dans les vingt-quatre heures qui suivent cette condamnation
J’ai écrit à Bonmères. Vas-y et remonte-les un peu, quand tu recevras cette lettre, je serai déjà mort. Je ne regrette rien, je t’embrasse bien fort ainsi que tous les amis Nous mourons pour la libération de la France et le moral n’a pas failli une minute après trois mois de souffrances.
Je termine. J’embrasse tous les amis.
Ton frère qui t’a toujours aimée et qui ne t’a jamais oubliée
 
Jojo
Sources

SOURCES : AVCC, Caen. – Site Internet de la ville de Bonnières-sur-Seine (avec photographie de Georges Herrewyn). – Lettres de fusillés, Éditions France d’abord, 1946, p. 117-118 (nom orthographié par erreur Hervewyn). — État civil. – Renseignements communiqués par Patrick Oddone.

Jean-Pierre Besse

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