Né le 17 juillet 1914 à Coulaines (Sarthe), tué le 27 septembre 1943 à Béthemont-la-Forêt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise)  ; ouvrier boulanger  ; militant communiste, résistant FTP.

Son père Camille Ched’homme, maréchal-Ferrant à Coulaines, reçut son ordre de mission deux semaines après sa naissance pour combattre dans l’Est puis sur le front des Balkans à Salonique (Grèce). A son retour, il fut embauché comme employé dans la quincaillerie Hiret, place de la République au Mans.Sa mère, Eugénie Launay, couturière est dite ouvrière en robes ; le couple avait trois enfants. André Ched’homme, après l’école communale de Coulaines, termina ses études à l’École pratique de la rue Courboulay au Mans. Il fréquentait régulièrement le patronage du Tertre Saint-Laurent. Il travailla à l’ ACO puis au début des années Trente partit chez sa grand-mère à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) où il apprit le métier de boulanger avec son oncle Albert Launay. En 1934, il effectua son service militaire à Cherbourg.Il se maria le 4 avril 1939 au Mans (Sarthe) avec Paulette Lambert.
Mobilisé, André Ched’home fut blessé et évacué sur l’hôpital de Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), où il fut décoré. Il revint vivre à Saint-Denis ; sa femme se replia à Saint-Calais (Sarthe) chez sa belle-sœur où elle accoucha de jumeaux en septembre 1942, mais leurs deux garçons moururent brutalement de maladie le mois suivant.
André Ched’homme rejoignit la Résistance, il devint le chef du détachement FTP « Gaston Carré » de la région P 3 (banlieue nord de Paris) sous le pseudonyme de « Petit Pain », inspiré sans doute par sa profession de boulanger et son adresse 48 rue de la Boulangerie à Saint-Denis. Le 28 juillet 1943, il dirigea une opération qui fit grand bruit à l’époque, l’attaque du commissariat de Livry-Gargan. Il était accompagné de Jean Camus, Francis Auffray, Roland Vachette* et Adolphe Wersand. Ils n’y trouvèrent pas les tickets de ravitaillement espérés mais s’emparèrent de quatre bicyclettes qui allaient leur être bien utiles pour leurs actions à venir. Le commissaire Masson fut sanctionné par Vichy pour l’inertie de ses agents face à ce coup de main.
Le 12 août 1943, à Pierrefitte-sur-Seine, accompagné d’ Adolphe Wersand et de son cousin réfractaire au STO André Devèze, il attaqua une sentinelle allemande rue d’Amiens et la liquida au poignard. À la fin de ce même mois d’août, André Ched’homme et ses camarades réussirent à faire dérailler un train de matériel allemand entre Clermont-sur-Oise et Creil (Oise).
Le 27 septembre 1943, les FTP attaquèrent la mairie de Béthemont-la-Forêt pour tenter de s’y procurer des tickets de ravitaillement. Des gendarmes français (qui les attendaient ?) intervinrent et ouvrirent le feu, tuant d’une balle dans la nuque André Ched’homme. Ce dernier était porteur de ses vrais papiers, ce qui permit aux policiers de l’identifier immédiatement.
Malheureusement, ils saisirent aussi sur lui des documents qui allaient leur permettre d’arrêter fin octobre d’autres FTP de la région P 3 : André Devèze qui l’avait remplacé à la tête du détachement « Gaston Carré » et avait échappé ce jour là à la tuerie, Adolphe Wersand et René Heintz, membres du dit-détachement ainsi que Paul Faure, chef d’un autre détachement FTP de P 3 baptisé « Marceau ». René Heintz mourut au camp du Struthof- Natzwiller (Bas-Rhin) et ses trois camarades avaient été fusillés au Mont-Valérien le 14 février 1944.
Au début d’octobre 1943, la fille posthume d’André Ched’homme, Andrée était née.
Le nom d’André Ched’homme figure sur le monument de la résistance et de la déportation de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et sur le monument aux morts de Coulaines où il a été inhumé dans le tombeau familial après la Libération.
Sources

SOURCES : Archives de la CCCP : notes Ravery. — Joseph Estevès, 200 Figures de la Résistance et de la déportation en Sarthe, 2009. — État civil. — Correspondance avec Andrée Ched-homme, mars 2018.

Jean-Paul Ravery, Annie Pennetier

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