Né le 4 novembre 1907 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), fusillé le 29 juin 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé des PTT ; responsable syndical et militant communiste parisien ; résistant.

Gabriel Laumain
Gabriel Laumain
Fils d’un mineur et d’une cuisinière, marié le 14 mars 1931 à Paris (XIIe arr.) et domicilié dans le XIXe arrondissement, père d’un enfant, Gabriel Laumain était ambulant des PTT à Paris, sur la ligne de l’Est. Trésorier général de la Fédération postale, il fut candidat à la commission exécutive de l’Union des syndicats de la région parisienne au congrès des 5-7 février 1937.
Membre du Parti communiste français (PCF) clandestin, résistant, il fut arrêté par la police française à Paris le 21 octobre 1941, dans la même affaire que Victor Bevillard, pour « infraction au décret-loi Daladier du 26 septembre 1939 » qui interdisait le PCF à la suite du Pacte germano-soviétique.
Il fut interné à la prison de la Santé et remis aux Allemands. Il fut jugé le 19 juin 1942 par le tribunal militaire de la Kommandantur du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), avec huit autres postiers résistants. Condamné à mort pour « aide à l’ennemi ».
il fut exécuté au Mont-Valérien avec Victor Bévillard le 29 juin.
Son épouse Fernande, employée des PTT, témoigna le 5 février 1945 devant la commission d’épuration de la police. Elle relata son arrestation, elle reconnut sur photographie l’un des inspecteurs de la BS1. « Une perquisition a été immédiatement effectuée, mais cette opération s’est révélée infructueuse. Rien n’a été dérobé au cours de celle-ci. »
Il fut conduit dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police pour y être interrogé. Sa femme lui rendit visite à deux reprises. « Il ne portait pas de traces apparentes de violences, mais dans son attitude, j’ai remarqué quelque chose d’anormal. Il ne m’a presque pas parlé et semblait hagard. »
« Il a été détenu durant trois jours à la Préfecture de police, à l’issue desquels il a été transféré au dépôt, puis à la Santé. C’est au cours d’une visite que je lui ai faite dans cette prison qu’il m’a avoué avoir été maltraité de façon épouvantable durant son séjour dans les locaux des Brigades spéciales. »
« Il a été remis à la section allemande de la prison de la Santé, le 29 décembre 1941. »
« Demeurée sans nouvelles, j’ai fait appel à un avocat et j’ai pu revoir mon époux le jour-même, »
Fernande Laumain porta plainte contre les policiers qui arrêtèrent son mari. Elle les considérait comme « responsable de sa mort. »
Une plaque à sa mémoire a été apposée sur la façade de son immeuble, 5 rue Burnouf à Paris (XIXe arr.). Une rue de Paris (XIe arr.) porte le nom de Gabriel Laumain.
Sources

SOURCES : Arch. PPo 89, 23 octobre 1941, KB 55, 77 W 5349-294402. –DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Le Travailleur parisien, octobre-décembre 1936. – Emmanuel Fleury, La participation des postiers parisiens à l’insurrection nationale, Paris, 1944. – Sites Internet Mémoire des Hommes ; http://laumain.chez.com/cel.htm. – Site des fusillés du Mont-Valérien. – Mémorial GenWeb. – État civil, Montceau-les-Mines.

Daniel Grason, Claude Pennetier, Dominique Tantin

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