Né le 14 novembre 1899 à Wyszogrod (Pologne), fusillé comme otage le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; marchand ambulant ; militant sioniste et socialiste.

Marié, père d’un enfant, Markus Gmach demeurait avec sa famille 10 rue Crespin-du-Gast à Paris (XIe arr.). Militant sioniste et socialiste, il était en 1939 secrétaire de l’Union sioniste travailliste de France, et le siège de cette organisation était à son domicile. Il était aussi membre du mouvement Le Pionnier et de Poale Zion (Parti ouvrier juif). La police l’interpella le 16 novembre 1940, il fut interné à la caserne des Tourelles, à Paris (XXe arr.). Il fut libéré le 16 janvier 1941.
Considéré comme communiste, suspect du point de vue politique, la police l’arrêta à nouveau le 20 août 1941. Il fut interné le lendemain au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs. Livré aux Allemands, il fut incarcéré le 27 mars 1942 à la prison du Cherche-Midi (VIe arr.). Markus Gmach fut exécuté comme otage le 31 mars 1942 en représailles à un attentat commis contre les occupants au Havre le 23 février.


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mardi 31.3.42
Lever 5 heures, 15 otages au Cherche-Midi (attentat du Havre). Arrivé à 6 heures du matin, une partie d’entre eux sont des Juifs du camp de Drancy, quelques communistes, et d’autres déjà condamnés par le tribunal militaire.
2 parmi eux étaient réceptifs, aucun ne s’est confessé ou n’a communié : au dernier moment seulement, là haut au fort, avons fait ensemble acte de contrition et récité les dernières prières.
Corre, A., 6, rue Laos, XVe, catholique
Decagny, Paul, cultivateur, Hétomesnil par Lihus (Oise), catholique
Carpentier, René, Moulancourt, par Ville sur Andre, catholique
Guérin, Maurice Paul, 79, rue Henri Barbusse, Clichy, catholique
Noël, Raymond, Pont St. Maxence (Oise)
Souillart, Raymond [en fait Souilliart Raymond]
Aucun d’entre eux ne pratiquait, les autres étaient communistes ou Juifs, dont pour ces derniers, Bernard Lieberman [en fait Liberman Benjamin], croyant, qui avait beaucoup fait le bien, pria et demanda ma bénédiction. Les communistes moururent : "Vive le Parti communiste, la Troisième internationale, Staline, Lénine, Rosa Luxembourg, etc." Avec les "Allons enfants". Le chef [peut-être René Sahors, note de C. Pennetier] affirma que si Dieu et le ciel existaient, alors ils accueilleraient aussi un communiste.
Une partie (7) a été inhumée au cimetière de La Garenne, les autres (8) à Courbevoie ; sépultures pas terminées, c’est pourquoi attendu 3 heures. »
Notons que sur 15 otages ne donne les noms que de 7 d’entre-eux.
Ceux manquants sont pour l’essentiel des Juifs
ainsi
Arbiser Ziskind
Banach Menachem
Gmach Markus
Ilzicer Daniel
Klein Arnost
Rabinowicz Joseph
mais aussi
Lambard Paul
Sahors René
Toulza Clément
Ce qui fait 9 et non 8 selon nos biographies. Un otage aurait échappé à l’abbé Stock. A moins que le rebelle René Sahors ait subi un sort particulier.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117. – DAVCC, Caen, otage B VIII dossier 3. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, Paris, 1979, op. cit., p. 57. – Site Internet CDJC. – Site Internet Mémoire des Hommes.

Daniel Grason, Thomas Pouty

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