Né le 19 août 1917 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé comme otage le 30 avril 1942 au champ de tir d’Égriselles (Yonne) ; ouvrier menuisier ; militant communiste et résistant dans l’Yonne.

Claude Aillot
Claude Aillot
Cliché AERI
Le père de Claude Aillot, Gustave dirigeait un petit atelier de menuiserie à Tonnerre (Yonne) et militait activement au Parti communiste. A sa naissance, 77 rue de Saint-Cloud à Boulogne-Billancourt,sa mère, Marie Châtel,31 ans,travaillait comme femme de chambre. Claude était l’aîné de huit enfants. Il obtint son certificat d’études en 1928 et une bourse pour suivre ses études au lycée de Tonnerre. Il fréquentait aussi l’harmonie municipale et pratiquait du sport. Une grave maladie en 1935 et la mort de son père l’année suivante l’obligèrent à abandonner ses études. Il exerça plusieurs métiers pour subvenir aux besoins de sa famille et adhéra au Parti communiste.
Réformé en 1939 pour raison de santé, il fut mobilisé dans le service auxiliaire à Caluire. Démobilisé en août 1940, il rejoignit Tonnerre où il se maria le 9 décembre avec Paulette Poisson.
Embauché dans un atelier de menuiserie, Claude Aillot fut aussitôt placé en résidence surveillée. Contacté cependant par René Roulot, responsable régional du Parti communiste, il devint responsable des Jeunesses communistes à la fin de 1940, vraisemblablement, avec Georges Baudoin et Marcel Clouzeau. Il diffusa des tracts et des journaux. En décembre 1941, il fut nommé responsable de secteur du Front national par le nouveau responsable du Parti communiste, Jean-Pierre Ringembach. Ce dernier, arrêté en janvier 1942, finit par parler. Le 5 mars 1942, la Gestapo et le commissaire spécial de Troyes arrêtèrent sept militants communistes de l’Yonne. Claude Aillot était parmi eux. Il fut transféré au quartier allemand de la prison d’Auxerre puis interrogé à Troyes avant d’être ramené à Auxerre où il fut mis au secret.
_Suite aux attentats contre des soldats allemands à Moult-Argences (Calvados) le 16 avril 1942 et à Paris le 20 avril 1942, Jean Aillot a été fusillé le 30 avril 1942 comme otage,au champ de tir d’Égriselles, avec trois autres militants communistes (René Louis, Marcel Ferry et Émile Tabarant).
Le 29 avril 1942, il écrivit une dernière lettre à sa famille.
Dans quelques heures ce sera fini (...) J’avais rêvé beaucoup de choses et c’est ici que je pense bien fort à ma petite Paulette (...) Tu vois en ce moment j’entends sonner 9 heures et je me dis qu’à 6 heures demain matin ce sera fini. Vois que je ne tremble pas (...) J’espérais de beaux jours et ce printemps si beau est le crépuscule de ma vie à 25 ans (...) » 
Les Allemands lui ont laissé le droit d’ajouter un dernier mot juste avant l’exécution : « Ce 30-4-42, 5h ¼. Adieu mes chers tous. A vous mes dernières pensées. Toute mon affection. Ne m’oubliez pas. »

Un maquis de Libération-Nord et une compagnie FTP prirent son nom.
Son nom est inscrit à Tonnerre sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative du lycée Chevalier d’Éon, à Auxerre sur le monument aux fusillés et déportés et sur la stèle du champ de tir d’ Égriselles-Venoy : "En ce lieu au pied de 3 grands arbres, ces patriotes Résistants qui luttaient pour libérer notre pays furent fusillés par les nazis"
Sources

SOURCES : DAVCC, BVIII, dossier 2. – Le Travailleur de l’Yonne, 1945. – La Résistance dans l’Yonne, ARORY, CDrom, 2004 (biographie rédigée par Frédéric Gand).— MemorialGenWeb (photo). — État civil de Boulogne-Billancourt donne par erreur comme date de décès 24 avril 1942.

Jean-Pierre Besse

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