Né le 21 janvier 1921 à Paris (Xe arr.), fusillé le 27 février 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; graveur ; résistant gaulliste au sein des Cadets de France.

Fils de René, employé, et de Jeanne, née Dihl, employée, Pierre Vogler vivait à Vauréal (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Il fit partie du groupe dit des Cadets de France, dirigé par Jean-Claude Chabanne. Ils prirent des armes abandonnées lors des combats de juin 1940 en forêt de L’Isle-Adam.
Un membre du groupe, Paul Thueux, élève à l’École d’électricité industrielle Charliat, 1 bis passage Duhesme à Paris (XVIIIe arr.), entretenait des relations amicales avec deux autres élèves, Hervé Cosmao et Jacques Roybon. Il leur parla de son activité. Or ces derniers s’étaient mis au service de la Geheimfeldpolizei. Le commissaire Veber, qui dirigeait la police judiciaire, mit à la disposition des Allemands plusieurs policiers dirigés par un inspecteur pour effectuer les filatures et procéder à une partie des arrestations.
Arrêté le 1er décembre 1941, Pierre Vogler fut incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il comparut avec huit de ses compagnons le 16 janvier 1942 devant le tribunal de la Feldkommandantur 758 de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Il y eut trois condamnations à mort, dont celle de Pierre Vogler, pour « constitution d’un dépôt d’armes et espionnage ».
Pierre Vogler fut passé par les armes le 27 février 1942 avec Jacques Tête et Jean-Claude Chabanne. Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Une rue de Cergy porte son nom.


« Vendredi 27.2.42
3 exécutions
À Fresnes, à 11 heures, prévenu que 3 [détenus] doivent être exécutés dans l’après-midi, tribunal de Saint-Cloud. Fut chargé de leur annoncer : Tête Jacques, Vogler Pierre et Chabanne Jean-Claude. Tête avait déjà reçu la communion avant, Vogler inscrit pour le jour suivant. Tête voulait devenir prêtre (vocation tardive), fut arrêté pendant qu’il servait la messe, jeune garçon pieux, 21 ans. Vogler n’arrivait pas à y croire, pensa à sa mère jusqu’à la mort. Chabanne un peu éloigné, mais bonne confession et communion. Tous 3 munis des saints sacrements. En chemin, bonne ambiance, la Feldgendarmerie de St-Cloud nous transporta dans un petit fourgon, prié. À la fin, Tête récita son chapelet. Puis je récitai la prière pour les pourant. Vogler pria à haute voix pour sa mère, comme les deux autres, Tête garda son chapelet à la main. Adresses : Tête, 3, rue Lavoye, Pontoise ; Voglet, 35, rue nationale, Vauréal ; Chabanne, 71, rue St-Jean, Pontoise, enterrés à Ivry, 39e div. 2r ligne, Tête n°17, Chabanne n°9, Vogler n°14. »
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Fabrice Bourrée, De jeunes pionniers de la Résistance à Pontoise : groupe Chabanne, 2003. – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le Sang des communistes, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet Centre d’études René Nodot (commission rogatoire, rapport du 10 octobre 1945 sur les arrestations de décembre 1941). – État civil, Paris (Xe arr.). — Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p.69.

Daniel Grason

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