Né le 12 avril 1913 à Laon (Aisne), fusillé le 18 juin 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; légionnaire de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF) ; droit commun.

Habitant dans l’Aisne, Jean Gerboré s’engagea dans l’infanterie à Soissons. Il quitta le 67e Régiment d’infanterie pour rendre visite à son grand-père à Laon, à qui il déroba sept cents francs. Celui-ci le ramena en automobile à son régiment, parla au colonel ; pendant ce temps, Jean Gerboré vola le véhicule, mais fut rattrapé par les gendarmes.
Il vivait de larcins. Arrêté, incarcéré à la prison de Reims (Marne), il s’évada, s’engagea au centre de recrutement de Versailles, sous l’identité de Marcel Huat, dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, devint caporal.
Domicilié à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), il épousa le 3 avril 1943 Lucienne Antonini. Celle-ci était amie de longue date avec une dame de Sannois qui demeurait dans une villa. Le couple décida de profiter de son absence pour voler tranquillement ce qu’il pourrait. Lucienne guetta le départ de son amie, Jean Gerboré pénétra dans les lieux, vola différents objets qu’il mit dans des sacs, puis se cacha dans la cave en attendant la tombée de la nuit. Rentrée, la propriétaire se rendit-elle compte que des personnes étaient là ? Elle descendit à la cave ; surpris, Jean Gerboré la frappa à la tête avec une hachette.
Jean Gerboré comptabilisait en 1942 six condamnations pour des faits de droits communs. Arrêté dans le département de la Seine par la police allemande pour tentative de meurtre, il fut déféré devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort le 4 juin 1943, il a été fusillé le 18 juin suivant à 16 h 15 par les autorités allemandes, au Mont-Valérien.
La commission d’histoire du Mont-Valérien, réunie le 23 novembre 2001, décida de supprimer de la liste officielle huit noms dont le sien, quatre anciens de la LVF et quatre droits communs ; nos biographies correspondent à trois droits communs et six déserteurs de la Légion des volontaires français condamnés comme droit commun.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 2118. – DAVCC, Caen, Boîte 5/B VIII 4, Liste S 1744-154/43 (Notes Thomas Pouty). – Le Petit Parisien, 19 octobre 1931. – S. Klarsfeld, L. Tsévéry, Les 1 007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs, Éd. FFDJF, 1995. — Note Annie Pennetier.

Daniel Grason, Frédéric Stévenot

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