Né le 8 janvier 1912 à Hirson (Aisne), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) après condamnation à mort ; ouvrier ajusteur ou chauffeur à la SNCF ; résistant au sein des FTPF, groupe d’Hirson.

Marié, père de six enfants et domicilié à Hirson, Camille Grisot était résistant FTPF depuis le mois de mai 1943 dans le groupe de Gilbert Lejeune. Il fut arrêté le 22 ou 28 février 1944 à Hirson, par la Sipo-SD de Saint-Quentin, pour actes de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées.
Après une vague d’arrestation qui toucha gravement le dépôt d’Hirson, Albert Réghem et lui cherchèrent à éliminer le dénonciateur, Jean Caramin, agent infiltré à la SNCF travaillant pour les Allemands. Mais ils furent tous les deux arrêtés très rapidement après l’échec de leur entreprise.
Déféré devant le tribunal militaire allemand FK 602 de Saint-Quentin (au 23 rue d’Isle), Camille Grisot fut condamné à mort le 6 avril 1944. Il a été fusillé le 8 avril au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes.
Vingt-sept résistants furent abattus le même jour, comme le rappelle la plaque commémorative posée sur le mur de l’ancien tribunal allemand. Après leur exécution une affiche fut apposée à Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal allemand compétent a condamné à mort une bande terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant » (BVII). L’avis concernait les résistants arrêtés appartenant à différents groupes de la moitié nord du département et de Busigny (Nord), mais aussi la population de l’Aisne.
Le nom de Camille Grisot figure à Saint-Quentin, sur le monument de La Sentinelle. Il est inscrit sur la stèle en mémoire des victimes de la SNCF de Buire (Aisne), ainsi que sur la plaque commémorative de la gare d’Hirson. Cette dernière ville a donné son nom à l’une de ses rues.
Camille Grisot fut homologué FFI, FFC et FFI (GR 16 P 271354)
Sources

SOURCES : SHD, dossiers adm. des résistants. Arch. Dép. Aisne : J 1461/13 ; 6 M 641/3. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Notes Jean-Pierre Besse. – Monument de La Sentinelle, et plaque commémorative au 23 rue d’Isle (Saint-Quentin). – Site Rail et mémoire. – Brochure du comité d’entreprise.

Frédéric Stévenot

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