Né le 26 juin 1921 à Camors (Morbihan), fusillé après condamnation à mort le 21 avril 1944 à Vannes (Morbihan) ; FFI.

Avis annonçant l'exécution de Joseph Jarno
Avis annonçant l’exécution de Joseph Jarno
SOURCE : Arch. Dép. Morbihan, 2W 11 308
Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Sur le mémorial des FFI à Auray
Sur le mémorial des FFI à Auray
Sur le monument aux morts communal </br>de Pluvigner
Sur le monument aux morts communal
de Pluvigner
Sur le monument aux morts cantonal 1939-1945 de Pluvigner
Sur le monument aux morts cantonal 1939-1945 de Pluvigner
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Joseph Jarno était le fils de Louis Marie Jarno, laboureur, et de Jeanne Marie Puren, sans profession. Célibataire né à Camors (Morbihan), il a passé son enfance rue du Château à Pluvigner (Morbihan). Joseph Jarno fit son service militaire dans la Marine comme engagé pour cinq ans, et servit comme canonnier à bord du croiseur Duquesne. En 1942, il fut démobilisé à Alexandrie.
Il faisait partie du groupe FTP-FFI de Saint-Barthélémy (Morbihan) depuis le mois de décembre 1943. Pris par les Allemands à Pontivy (Morbihan) alors qu’il revenait d’une mission à Cléguérec (Morbihan) pour un sabotage de voie ferrée, il fut transféré à la prison de Vannes.
Il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Vannes (FK 750) pour acte de franc-tireur le 5 avril 1944. Il a été fusillé le 21 avril 1944 dans la prison de Vannes, avec deux camarades originaires d’Hennebont et de Saint-Gérand (Morbihan), Alphonse Le Bris et Louis Le Bouëdec.
Ses obsèques solennelles eurent lieu le 20 novembre 1945 à Pluvigner où il a été inhumé, à proximité des tombes de résistants et de celles des martyrs du Véniel
Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Il a reçu à titre posthume la Croix de guerre avec étoile de Vermeil en janvier 1948.

Joseph Jarno avait laissé une dernière lettre à ses parents.
JARNO Joseph
Rue du Château
Pluvigner
Morbihan
Très chers parents
Cette lettre vous causera certainement un grand chagrin mais j’espère que vous serez aussi courageux que moi, surtout maman ne t’en fait pas pour moi. Je suis condamné à mort depuis le 5 avril et dois mourir dans quelques heures. Adieu mes parents bien aimés. Depuis mon arrivée en Turquie je n’ai pas vécu longtemps auprès de vous mais vous avez dû vous douter depuis mon arrestation que je serais fusillé, et je vous demande encore une fois mes parents bien aimés de ne pas vous faire de la bile pour moi, car je ne crains pas la mort, je suis fier de mourir pour ma patrie, soyez fiers aussi de votre fils ; je ne meurs pas tout seul mais avec mes deux camarades qui sont comme moi.
Chère mère et sœur que de peine je vous fais mais pardonnez-moi car tout est fini pour moi. Adieu chers parents je ne regrette qu’une chose de ne pas pouvoir vous embrasser une dernière fois avant de mourir j’ai souvent pensé à vous. Rose je ne t’ai vu qu’une seule fois depuis 5 ans. Chère sœur marie toi le plus tôt possible tu seras tranquille dans la vie tu auras un bel avenir devant toi ; reste près de maman pour la consoler de toutes les peines que je lui ai fait.
Chers parents je vais avoir une belle mort sans souffrance ou toutes mes misères depuis que je suis vivant seront effacées adieu je vous remercie beaucoup des bons colis que vous m’avez envoyés.
Depuis que je suis condamné à mort mes deux camarades et moi nous chantons et nous chanterons jusqu’à la dernière minute. Prévenez mes camarades de Camors et Pluvigner qu’ils boivent et dégustent de bons coups à ma santé.
Vous ferez graver mon nom au monument de Camors car je meurs en « franc-tireur » et non en voyou ni en bandit.
Toujours adieu.
Celui qui ne vous a pas oublié.
Vive la France.

L’original de la lettre, au crayon, est conservé par un membre de la famille à Pluvigner.

Dans le Morbihan, le nom de Joseph Jarno est inscrit sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé et sur le monument commémoratif du 2e Bataillon FFI à Auray.
Il figure aussi sur le monument aux morts de Camors, ainsi que sur les monuments aux morts communal et cantonal de Pluvigner.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 259 159. — SHD, Vincennes, GR 16 P 306922. — J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. — Notes de Marc Castel. — " Quelques lettres de fusillés-Ce qu’ils ont écrit avant de mourir face aux pelotons d’exécution nazis ", Ami entends-tu... Journal de la Résistance bretonne-ANACR, numéros 28-29, 1er semestre 1975. — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson. — Mémorial GenWeb. — " Dernière lettre de Joseph Jarno, rue du Château à Pluvigner ", Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Camors (acte de naissance) ; Vannes (jugement déclaratif de décès).

Alain Prigent, Serge Tilly

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