Né le 6 septembre 1920 à Bon-Encontre (Lot-et-Garonne), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ouvrier d’usine ; militant communiste ; résistant.

Franc Sanson
Franc Sanson
Fils d’Édouard Sanson, ouvrier d’usine, et de Germaine Laboulbène, cultivatrice, Franc Sanson vécut à Bon-Encontre, puis 1 rue Maubec, à Bordeaux (Gironde). Ouvrier d’usine, il fut embauché comme ajusteur à l’Atelier industriel d’aéronautique (AIA), et adhéra vers 1936 aux Jeunesses socialistes, dont un rapport de police ultérieur indiqua qu’il en était un trésorier de section.Il était membre du syndicat oficiel des travailleurs de l’État. Il s’était marié le 25 juin 1940 à Floirac avec Thérèse Guillaume. Le couple avait un enfant.
Une activité clandestine de résistance s’était développée aux usines de l’AIA, du fait notamment de l’opposition gaulliste et communiste. Franc Sanson y prit part, et œuvra au sabotage des moteurs Fockewulf.
Le 23 mars 1942, il fut arrêté à Bordeaux par la police française. Résistant supposé communiste, ancien membre de la Jeunesse communiste (ou des Jeunesses socialistes, selon les sources), il semble qu’il militait au Parti communiste clandestin et organisait la distribution de tracts.
Incarcéré au fort du Hâ ou au camp de Mérignac, il fut désigné comme otage et fusillé le 21 septembre 1942 au camp de Souge par les autorités allemandes. Il écrivit, dans une dernière lettre à son épouse : « élève mon fils (9 mois) dans l’amour de son prochain ».
Son nom figure sur le mémorial de Souge, ainsi que sur le monument commémoratif des victimes de la Seconde Guerre mondiale à Floirac.
Sa dernière lettre.
Bordeaux le 21 9 42
Chérie Chers tous.
Cette lettre est la dernière il est 4h dans 2h je ne serai plus de ce monde. Ma chérie remarie- toi si tu trouves élève mon fils comme il faut et dans l’amour de son prochain. Maman je te demande de prendre ma femme comme fille et Francis comme fils je suis très courageux ma dernière pensée sera pour vous tous mes très chers j’embrasse bien toute ma famille soyez courageux il le faut je le suis. Croyez que je vous ai beaucoup aimé durant tout mon vivant et que jusqu’à la mort j’ai pensé à vous. Je viens de refuser la confession vu que je n’ai aucune religion. Ma chérie je te plains beaucoup nous étions si heureux tous 3 enfin c’était la destinée nourrir à 22 ans. Je vais te quitter pour toujours adieu ma chérie, embrasse mon fils pour moi Maman mes plus gros baisers papa aussi Lulu aussi à toute ma famille et à la tienne je t’embrasse une dernière fois. ton Franc
PS. Pensez à mon assurance sur la vie. N’élève pas mon fils dans l’esprit de revanche et de haine c’est ma dernière volonté Franc.
Je t’embrasse encore et toujours ton petit mari adoré Franc
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). — René Terrisse, Face aux pelotons nazis, op. cit. — Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, pp. 117-118 — Site Souge. — Dernière lettre, document retrouvé dans des archives familiales et remis à ’Association du Souvenir des Fusillés de Souge par M. Richard Martinez. — Mémorial GenWeb. — État civil.

Julien Lucchini

Version imprimable