Né le 25 septembre 1907 à Jaffa (Palestine), exécuté le 20 août 1944 par les Allemands et des gestapistes français à Saint-Genis-Laval (Rhône) ; docteur en médecine ; militant trotskyste, socialiste ; résistant MUR.

Né en Palestine dans une famille d’origine juive, Yves De Boton fut naturalisé français en 1929. Il soutint sa thèse devant la Faculté de Médecine de Lille le 1 décembre 1939 dont le sujet était : " Des possibilités actuelles du laboratoire ". Selon Louis Bonnel, Yves de Boton, domicilié à Paris, fut un militant trotskyste puis membre du groupe « Que faire ? » et simultanément membre du Parti socialiste. Il cosigna avec Lucien Weitz et Paul Schmierer un texte critiquant la politique de non-intervention en Espagne et évoquant l’activité du Comité d’action socialiste pour la levée de l’embargo (CASPLE) publié dans le Bulletin intérieur du PS (n° 1, décembre 1936, n° 2, janvier 1937). Il était marié et père d’une fille.
Mobilisé en 1939 dans une unité de cavalerie, il participa à la campagne de Belgique puis à la bataille de la Somme.
Domicilié au Puy-en-Velay, il implanta le Mouvement Libération en Haute-Loire. en 1942.
Compagnon de Sylvain Itkine dans le service de renseignements du MUR sous le nom de Forgues, il fut chef régional du réseau Gallia RPA puis Gallia-Kasanga. Kasanga était un réseau de renseignement créé par Combat qui s’étendit en décembre 1942 avec la création des MUR puis avec celle du Mouvement de libération nationale MLN fin 1943.
Arrêté le 1er juin 1944, il fut interné à la prison Monluc avec 28 agents du réseau Gallia.
Le dimanche 20 août 1944 à l’aube, alors que les troupes alliées qui remontaient la vallée du Rhône s’approchaient de Lyon (Rhône), Klaus Barbie et Walter Knabb, responsables de la Sipo-SD lyonnaise, firent transférer 110 à 120 détenus juifs et résistants de la prison du fort Montluc jusqu’au fort de Côte-Lorette à Saint-Genis-Laval. Ils étaient escortés par des soldats allemands et des auxiliaires français de la Gestapo. Dirigés vers la maison inoccupée du gardien, ils y furent exécutés à la mitraillette.
Yves de Boton est enterré au Caveau des martyr à Saint-Genis-Laval ; le 28 septembre 1947, un monument a été inauguré à l’emplacement du massacre des 120 martyrs.
Reconnu Mort pour la France, il obtint la Croix de guerre, la Médaille de la résistance et la Légion d’honneur.
Saint-Genis-Laval (Rhône), fort de Côte-Lorette, 20 août 1944
Sources

SOURCES : Notes de Louis Bonnel. — MémorialGenweb. — Site Mémoire de hommes, GR 16P 2315 (nc).— Stéphane Longuet, Nathalie Genet-Rouffiac,Les réseaux de résistance de la France combattante, SHD.

Claude Pennetier

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