Né le 17 septembre 1920 à Chamboulive (Corrèze), exécuté sommairement le 2 avril 1944 à Tulle (Corrèze) ; ouvrier tourneur ; jeune communiste ; résistant FTPF.

Fils d’Isaac et de Louise, fermiers, il a poursuivi ses études à Egletons, au groupe Albert Thomas et à l’E.N.P. (Ecole nationale professionnelle). De 1937 à 1938, il a travaillé à Paris comme tourneur dans des usines d’aviation, mais son activité syndicale et son soutien aux républicains espagnols lui ont valu moult désagréments, si bien qu’il a dû trouver le même emploi à Tulle, à l’usine de La Marque.
Il a fait partie de ceux qui ont reconstitué clandestinement le syndicat C.G.T. Mais démasqué et assigné à résidence, il a préféré démissionner et retourner à la ferme de ses parents, à Fargeas, commune du Lonzac (Corrèze). De 1940 à 1941, il fut incorporé dans les chantiers de jeunesse à Pontgibaud (Puy-de-Dôme).
A partir de novembre 1941, ses parents ont exploité une nouvelle ferme, située à La Tronche, commune du Lonzac (Corrèze), devenue le passage obligé pour de nombreux réfractaires au S.T.O. André, qui se donnait « entièrement à l’organisation de la résistance clandestine », les conduisait jusqu’au camp FTP des Monédières, près de Chauzeix, ou à celui de Chabrillanges.
Avec d’abord une machine à écrire et du carbone, ensuite avec un appareil à polycopier, il a reproduit, tant bien que mal, l’Humanité clandestine. Il a même utilisé un poste-émetteur. Et saboté la première botteleuse !
A la fin de l’année 1943, après avoir quitté la ferme familiale, il s’est installé à Tulle, où il est devenu l’organisateur des Comités de Défense et d’Action paysanne (CDAP) de la Corrèze et du Lot. Il a participé à plusieurs parachutages et favorisé, en « battant » la campagne à vélo, le ravitaillement des maquisards.
Mais le 26 mars 1944, à la sortie de la gare de Tulle, il fut arrêté par les Allemands et interné à l’hôtel Saint-Martin, alors occupé par des hommes du SIPO-SD et « l’état-major » de la Légion nord-africaine, sous les ordres d’Henri Chamberlain dit Lafont et de Pierre Bonny. Le 2 avril 1944, après avoir été torturé, il a été exécuté en représailles d’une action de la Résistance dans la cour de la Maison d’arrêt de Tulle. Il avait 23 ans et sept mois.
Par décret du 6 juin 1946, paru au J.O. n° 156 du 8 juillet 1946, il a été fait à titre posthume, chevalier de la Légion d’honneur. Il est signalé que ce « jeune officier doué d’un courage indomptable » et « résistant de première heure, n’a pas hésité, malgré son âge à participer à l’organisation de plusieurs camps de réfractaires », et que « lors de l’attaque du camp des Monédières en février 1944, a réussi par son courage, sa maîtrise et son ascendant sur son personnel à sauver tous ses hommes. »
Par décret du 30 mars 1947 paru au J.O. du 13 juillet 1947, la médaille de la Résistance a été attribuée à titre posthume à celui qui fut « un modèle de dévouement, de simplicité et de courage au service de la Résistance. »
Son nom figure, avec les cinq autres résistants fusillés en même temps que lui et au même endroit, sur la stèle et la plaque qui se trouvent, place de la Bride, devant l’école Turgot. Une couronne de fleurs y est déposée chaque 9 juin pour leur rendre
hommage
Le Conseil Municipal de Tulle du 24 septembre 2004 présidé par François Hollande
donna son son nom à la place située en contrebas de la place de la Bride près de l’école Turgot (ancien emplacement de la prison de Tulle avant 1962).


Voir Tulle, prison (2 avril 1944)
Sources

SOURCES : Les Années noires d’un village martyr. Le Lonzac 1943-1944. Témoignages, éditions de la Veytizou, 2005, p. 61-76 - Témoignage de son frère Clément, dans La Montagne, 7 avril 2014.

Gilbert Beaubatie

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