Né le 26 novembre 1906 à Villeurbanne (Rhône), exécuté sommaire le 12 juin 1944 à Neuville-sur-Saône (Rhône) ; garagiste ; résistant dans l’Armée secrète (AS) à Crémieu (Isère).

Fils de Guillaume, employé aux tramways, et de Marie Delphine Pras, repasseuse, il naquit au domicile familial, 18 rue de la Convention à Villeurbanne (Rhône). Lors de son recensement militaire, Jean Brunel résidait dans le 4e arrondissement de Lyon (Rhône), vraisemblablement avec ses parents au 3 rue du Mail. A cette époque, Jean Brunel exerçait la profession de conducteur d’automobile. Il fit son service militaire dans l’armée d’occupation en Rhénanie (Allemagne). Incorporé le 17 novembre 1926 dans le 25e bataillon d’ouvriers d’artillerie, il fut nommé brigadier le 10 mai 1927 et renvoyé dans ses foyers le 9 avril 1928. Il se maria avec Maria Ferrolier et eut une fille en 1930. En 1931, il résidait à Lyon, 9 rue de Belfort (IVe arr.). Il s’installa à Crémieu (Isère) au début de l’année 1932. Il y demeura route de Bourgoin et y exerça la profession de garagiste.
Mobilisé en 1939, il fut affecté au 14e bataillon d’ouvriers d’artillerie. Il fut nommé brigadier-chef le 30 décembre 1939. Après sa démobilisation le 25 juillet 1940, il se retira à Crémieu.
Jean Brunel, alias Henri, entra dans la Résistance organisée et armée à Crémieu dès la fin de l’année 1940. Il fut membre du groupe de parachutage dirigé par Pierre Battu. En 1942, il passa au Groupes Francs 5e Bureau de l’Armée secrète sous les ordres de Raymond Deleule (alias Berthet, Duroc) et Paul Fourrat (dit Dunoir).
Nommé lieutenant instructeur militaire, il forma plus de mille maquisards. Il fut également chef du service de ravitaillement des groupes et maquis de la région de Crémieu.
Dénoncé pour détention de denrées alimentaires destinées aux réfractaires, il fut arrêté par la Gestapo le 14 janvier 1944 à 11h30, route de Bourgoin à Crémieu, sous l’inculpation de services rendus au maquis. Transféré à Lyon, il fut détenu à l’école de santé militaire, avenue Berthelot, puis interné à la prison de Montluc.
Le 12 juin 1944, vers 18h, Jean Brunel et vingt-deux autres prisonniers furent extraits de la prison de Montluc. Sous prétexte de les échanger contre d’autres détenus, les Allemands les entassèrent dans une camionnette, menottés deux par deux. Quatre soldats armés prirent place à l’arrière du véhicule pour les surveiller. Des hommes en civil et en uniforme, dont un agent français de la Gestapo, montèrent dans trois voitures. On imposa le silence aux prisonniers. Le convoi sortit de Lyon et s’arrêta vers 18h45 à Neuville-sur-Saône (Rhône), devant une carrière située sur la route de Civrieux (Ain), à 3 km environ du centre. Onze détenus furent jetés hors de la camionnette à coups de pied et de poing. Ils furent détachés et menés à 200 mètres de distance, dans un lieu isolé situé Montée du Parc (nommée anciennement Montée de la Chaumière). Ils durent se coucher à plat ventre dans un sentier. Vers 19h40, le peloton d’exécution formé d’une dizaine d’hommes tira des rafales de mitraillettes. Puis, les victimes reçurent le coup de grâce. Vint ensuite le tour des douze autres prisonniers. Ils furent conduits dans un pré, à peu de distance, et furent exécutés selon les mêmes modalités. Deux hommes du premier groupe furent blessés. L’un d’eux décéda dans la nuit à l’hôpital de Neuville-sur-Sâone, l’autre, seul rescapé, se réfugia dans une ferme. Les corps furent découverts le soir même par les autorités locales. Le 13 juin, les vingt-deux victimes furent numérotées, photographiées et inhumées dans le cimetière de Neuville-sur-Saône.
Jean Brunel fut identifié le 4 janvier 1945 par sa veuve Maria Ferrolier.
Le statut de Mort pour la France lui fut accordé en 1945. Il fut homologué au grade de lieutenant FFI en 1946 et reçut le titre d’interné résistant en 1953.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier de Jean Henri Benoît Brunel.— Arch. Dép. Rhône, 3460W2, 3335W22, 3335W8, 3808W1078, 1RP2026.— CHRD, Lyon, ar. 1816 (dossier de René Louis Delorieux).— Note de Maurice Berne. — État-civil.

Jean-Sébastien Chorin

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