Né le 28 février 1915 à Coaraze (Alpes-Maritimes), exécuté en représailles le 11 juin 1944 à Saint-Julien-du-Verdon (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; meunier ; Mouvement de libération nationale (MLN)-Corps francs de la Libération (CFL).

Propriétaire d’un moulin à huile situé entre Bendejun et Coaraze, Félix Giordan était engagé dans la Résistance. Cachant des armes, il fut perquisitionné par la police en février 1944. Membre des CFL, il aurait participé au ravitaillement du maquis du Férion constitué après le débarquement du 6 juin en Normandie. Il fut arrêté le 8 juin, au soir chez lui, quartier de la Pinéa (commune de Coaraze), peut-être dénoncé par un voisin milicien. Sans doute interrogé à la villa Trianon, l’un des sièges de la Sipo-SD, puis emprisonné aux Nouvelles prisons de Nice (Alpes-Maritimes), il fit partie du groupe de prisonniers qui en furent extraits, le 10 juin au soir, afin d’être exécutés en représailles après la mort du chef de la Sipo-SD de Digne (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), tué par la Résistance. En cours de route, deux d’entre eux (Pierre Appollin* et Joseph Graffino*) furent abattus à Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes). Les autres, onze au total, dont cinq lycéens, furent exécutés dans une prairie, aux abords de Saint-Julien-du-Verdon. Les corps des victimes furent découverts par le cantonnier. Deux des fusillés - Jacques Adam* et Aimé Magnan* - étaient encore vivants. Ils furent portés dans la chapelle dominant le village. L’un d’eux fit le récit de leur calvaire avant de mourir.
Le monument commémoratif fut inauguré le 22 juillet 1945 par les autorités des Alpes-Maritimes et des Basses-Alpes. Une plaque a été apposée sur la chapelle où les blessés avaient été recueillis. Leurs noms figurent sur une stèle érigée en 1998 par la Ville de Nice dans un jardin aménagé au sud-est du cimetière de Caucade et nommé « square des fusillés de Saint-Julien du Verdon ». Le nom de Félix Giordan a été donné à une place de Coaraze en 1946. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 18 août 1956.
Sources

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 615317, Vincennes GR 16 P 256708 (nc). — Arch. Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945.— Wikipédia, « Fusillés de Saint-Julien-du-Verdon ».— Documents, témoignages, recherches n°2 et 23, Nice, sd, Musée de la Résistance azuréenne.— Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983.— Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992.— Jean-Louis Panicacci, Les Alpes-Maritimes dans la guerre 1939-1945, De Borée, 2013 et Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997.

Jean-Marie Guillon

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