Né le 25 juin 1904 à Cosne-d’Allier (Allier), fusillé le 23 mai 1944 à Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; dessinateur industriel ; résistant du réseau SR Alliance.

Paul Dumont était le fils d’Antoine, boulanger et de Madeleine Dénoix, couturière. Il épousa Germaine Primault le 4 septembre 1926 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Il fut incorporé le 14 novembre 1924 au 18ème Régiment du Génie. Il passa au 44ème Bataillon du Génie au Maroc et fut démobilisé le 10 mai 1926.
Dessinateur industriel à Paris et membre de la Ligue Ouvrière Chrétienne il militait pour la diffusion du quotidien démocrate-chrétien, L’Aube.
En décembre 1936 il vint s’installer comme buraliste et cafetier à Moulins (Allier). Rappelé le 26 août 1939 il fut affecté à la Compagnie Télégraphique N° 113 et nommé adjudant de réserve le 1er mai 1940.
Il fut fait prisonnier et envoyé en Allemagne. Refusant de travailler il fut envoyé dans une mine et tomba malade. Il fut rapatrié pour raison sanitaire.
Il entra au réseau Alliance comme agent de liaison sur la région Centre "Asile" et le sous-secteur de Moulins avec le matricule "V.11". Son établissement servait de boîte aux lettres et il aidait des personnes à franchir la ligne de démarcation tout en assurant le transport de postes émetteurs.
Il fut arrêté le 10 mars 1943 et interné à la Mal-Coiffée, la prison militaire allemande de Moulins. Il fut transféré le 26 mai 1943 à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) où étaient regroupés la plupart des membres du réseau Alliance. Le 17 décembre 1943 il fut déporté à partir du camp de Compiègne vers l’Allemagne et la prison de Kehl puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Jugé le 11 février 1944 par le 3e Senat ou chambre du Tribunal de guerre du Reich, présidé par le juge Karl Schmauser, il fut accusé d’espionnage au profit d’une puissance ennemie et condamné à mort. Le jugement fut confirmé le 17 mars par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre et le recours en grâce ayant été rejeté, la décision fut prise le 19 avril de fusiller le condamné.
À l’aube du 23 mai 1944, 16 détenus dont Paul Dumont furent réveillés plus tôt qu’à l’habitude et écoutèrent courageusement le jugement qui leur était lu en allemand et en français. Après avoir vu un prêtre et pour l’un d’eux, un pasteur protestant, ils burent un café avant d’être conduits en camion dans une clairière, à trois kilomètres de Ludwigsburg. Selon le Mémorial de l’Alliance pendant qu’ils étaient liés aux poteaux d’exécution ils firent preuve d’un extraordinaire sang-froid et s’interpellèrent en criant « À très bientôt au ciel » puis la salve retentit au moment de l’amen du Pater prononcé par le prêtre.
Leurs corps furent aussitôt placés dans des cercueils et inhumés dans la dignité au cimetière de Ludwigsburg.
Son corps fut rapatrié à Strasbourg par le réseau Alliance, puis inhumé au cimetière de Moulins.
_La carte de déporté résistant lui fut attribuée à titre posthume le 22 septembre 1952 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 28 février 1989.
Sources

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de Noé Réseau « Alliance » 1940-1945" Editions Fayard 1968. — Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — AFMD de l’Allier. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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