Né le 28 février 1915 à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine) ; exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Gaggenau (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; boulanger ; résistant réseau SR Alliance.

Robert Gontier était le fils de Marcel Philippe, commerçant, âgé de 26 ans et de Fernande Alphonsine Enghels, âgée de 17 ans.
Il exerçait la profession de boulanger. Il fut fait prisonnier de guerre en 1940 et envoyé au stalag 13A d’où il s’évada le 19 octobre 1941.
Il entra dans la Résistance en tant que chargé de mission et agent de renseignement et de liaison du réseau Alliance sur la région Sud-Ouest (secteur de Bordeaux) avec le pseudonyme "Maki". Il fut arrêté le 9 décembre 1943 à Bordeaux. Incarcéré au fort du Hâ, il fut déporté le 27 janvier 1944 au départ de Compiègne vers Buchenwald puis le camp de Gaggenau (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Le 5 mai 1944 le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis par la Gestapo de Strasbourg au Tribunal de guerre du Reich qui lui donna la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Le 10 septembre Robert Gontier et les autres accusés furent remis sans jugement à disposition de la Gestapo de Strasbourg.
Devant l’avance alliée les allemands évacuèrent les camps et le 30 novembre au matin Robert Gontier ainsi que ses compagnons d’infortune furent emmenés en camionnette pour une destination inconnue. Après la Libération, sur les indications d’un prêtre alsacien, l’abbé Hett, qui avait été leur camarade de détention, un charnier fut découvert dans la forêt d’Ottenau, près de Gaggenau (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Robert Gontier avait été fusillé à cet endroit avec ses 8 camarades du réseau. Son corps fut rapatrié en France et identifié à Strasbourg le 10 juillet 1945.
Il fut homologué au grade de lieutenant de la DGER (Direction générale des études et recherches).
Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau Alliance à l’entrée de la base sous-marine de Bordeaux (Gironde), avec une citation de Marie-Madeleine Fourcade concernant les membres bordelais du réseau : "Leur sacrifice a permis de renseigner le Commandement Allié sur les mouvements des navires militaires allemands, sous-marins et torpilleurs arrivant et partant de l’Arsenal de Bordeaux. Bientôt, on ne saura plus ce qu’ils ont fait, ni pourquoi ils l’ont fait, même si c’était nécessaire de le faire, voire on les plaindra d’être morts pour rien. Je voudrais qu’on ne les oubliât pas et que l’on comprît surtout quelle était la divine flamme qui les animait... Madame Marie-Madeleine Fourcade (Hérisson)."
Sources

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade in "L’Arche de ¨Noé", Ed. Fayard, Paris 1968.— Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— .Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean Louis Ponnavoy

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