Né le 19 avril 1912 à Bondeval (Doubs), mort en action le 19 juillet 1944 au lieu-dit La Villatte, commune de Saint-Dizier-Leyrenne (Creuse) ; militaire de l’École de la Garde de Guéret (Creuse) ; résistant FFI - AS.

William Perlet s’engagea dans la Garde républicaine en 1938. D’abord élève garde, il intégra ensuite la 8ème légion de la Garde républicaine Mobile. Resté dans le corps après la défaite de l’armée française en juin 1940, il fut affecté en 1941 au 2ème escadron du 5ème régiment de la Garde à Bellac (Haute-Vienne). Ayant obtenu son brevet de chef de section, il fut détaché à l’École de la Garde nouvellement créée à Guéret (Creuse). L’école de la Garde créée par une décision du ministère de l’intérieur de Vichy le 29 octobre 1943, était la seule école militaire subsistant sous autorité française. Elle ouvrit ses portes le 24 novembre 1943, à la caserne des Augustines à Guéret (Creuse), après de longues tractations entre le général directeur de la Garde et les autorités d’occupation. Ayant pour mission la formation d’élèves officiers, d’élèves gradés et de gardes, ses effectifs totaux étaient à la veille du 6 juin 1944, d’environ 500 hommes, ce qui en faisait la seule force militaire d’importance du département de la Creuse. Le 7 juin 1944, une grande partie de l’École de la Garde choisit de passer à la Résistance et de participer à la première libération de Guéret, combat auquel William Perlet entré lui aussi ce jour-là dans la résistance participa vraisemblablement. Repliée dans le secteur de Bourganeuf, après le 9 juin et la contre-attaque allemande, l’École constitua une série de petits maquis et intégra l’ensemble des FFI sous l’autorité de l’AS. Le 7 juillet 1944, dans le maquis, William Perlet fut nommé maréchal des logis major.
A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000) entra dans le département le 14 juillet en venant de Murat (Cantal) et se dirigea vers le secteur d’Aubusson. Le 1er bataillon du régiment 1000 (commandant Vonalt) installa à Bourganeuf (Creuse) son PC opérationnel. A partir du 16 juillet en particulier, le commandement fit rayonner ses compagnies à partir de la ville avec l’objectif d’accrocher les groupes de maquisards présents dans le sud de la Creuse pour les éliminer. Le mercredi 19 juillet au matin, des éléments de la colonne Jesser arrivèrent au lieu-dit le Pont de Murat (commune de Saint-Dizier-Leyrenne) et, parfaitement renseignés (disposant de cartes précises, localisant avec exactitude cinq cantonnements FFI), investirent plusieurs hameaux de la vallée du Thaurion. Le secteur de La Villatte tenu par un détachement de l’escadron 2/5 auquel appartenait William Perlet fut attaqué à l’aube vers 5 heures du matin par une forte unité allemande. William Perlet fut tué d’une rafale de pistolet-mitrailleur en pleine tête en protégeant le repli de son groupe. Relevé par un agriculteur du hameau voisin de Forgeas, Mr. Frémont, son corps fut temporairement inhumé avec plusieurs morts de la compagnie des maquisards du Cher du capitaine « Surcouf » tués le même jour à peu de distance.
Déclaré Mort pour la France, il fut décoré à titre posthume de la Médaille militaire « pour services de guerre exceptionnels » et de la Croix de guerre avec une citation à l’ordre de l’Armée : « Sous-officier ayant une haute conception du devoir et de l’esprit de sacrifice. Entré dans la Résistance le 6 juin 1944, est tombé mortellement blessé le 19 juillet 1944 à La Villatte (Creuse), à la tête de son groupe qu’il entraînait pour tenter une percée à travers l’ennemi qui l’encercle ».
Son nom figure sur le monument aux morts de Bellac (Haute-Vienne), et en Creuse sur le monument commémoratif de la Croix-de-la-Mine à Saint-Dizier-Leyrenne. Il figure également sur la plaque dédiée aux morts de l’école de la Garde à la caserne Bongeot à Guéret et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Amicale des cadets de la Garde — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — mémorial genweb — Site Mémoire des Hommes.

Michel Thébault

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