Né le 17 juin 1916 à Saint-Martinien (Allier), mort en action le 23 août 1944 à Montluçon (Allier) ; domicilié à Lépaud (Creuse) ; résistant de l’Armée secrète (AS) de la Creuse.

Fils de Jules, ouvrier d’usine, et de Marie Marchet, sans profession, domiciliés en 1944 à Quinssaines (Allier), dans la banlieue de Montluçon, René Grandjean était en 1944 domicilié à Lépaud (Creuse) où il était garde des voies et communications (GVC).
Il avait épousé Germaine Rougeron.
René Grandjean est dénombré parmi l’état des morts du groupe JENN de l’Allier, groupe qui comprenait en majorité des gardes des voies et communications. Séraphin JENN indiqua dans le rapport d’activité de son groupe : « C’est d’ailleurs avec toutes les peines du monde que j’ai pu convaincre mes hommes de ne pas quitter leur poste en exécution des ordres reçus de mes supérieurs du maquis » et de montrer l’importance que les GVC restent à leur poste : « Il s’agissait pour cette unité de rester sur place afin d’éviter par tous les moyens que la garde des ouvrages d’art ne soit pris en charge directement par l’occupant, ce qui aurait eu pour effet d’augmenter très sérieusement les risques auxquels s’exposaient les éléments du maquis pour mener à bien les actes de sabotage contre les voies ferrées et les ponts ». A partir du 1er mars 1944, les GVC du groupe JENN facilitaient la tâche des maquisards en charge des sabotages en les aidant de différentes manières : signalement des heures de passage des rondes et des mots de passe, éloignement des points sensibles à saboter les requis civils en charge de la surveillance de certains ouvrages, faire le guet voire aider les unités de sabotages.
Il s’engagea dans la Résistance au sein du maquis de Chambon-sur-Voueize (Creuse), 5ème compagnie de l’AS. Ce maquis formé au début du mois de juin 1944 participa le 8 juin 1944 à la libération à la station thermale d’Evaux-les-Bains (Creuse) des détenus gardés en résidence forcée (des personnalités regroupées là par le gouvernement de Vichy, les généraux De la Laurencie et Doyen, membres de la commission d’armistice, les anciens députés Champetier de Ribes, Calmont, Lussy et Nicod ...). Se renforçant rapidement en effectifs, la compagnie participa ensuite à des opérations de sabotage et de harcèlement dans le nord-est de la Creuse.
Dans la nuit du 19 au 20 août 1944, les chefs de la Résistance montluçonnaise décidèrent de libérer la ville de Montluçon (Allier) et de mettre le siège devant la caserne Richemont où s’était rassemblée l’essentiel de la garnison allemande. Près de 1500 FFI furent rassemblés pour mener ces opérations, dont des renforts venus du département voisin de la Creuse, 5ème compagnie de l’AS et 2105ème compagnie FTPF. Les combats durèrent jusqu’au 24 août lorsqu’un convoi allemand en repli depuis Limoges parvint un moment à desserrer l’étau et permettre à l’ensemble des forces allemandes d’évacuer la ville le soir même. René Grandjean fut tué le 23 août 1944 au 90 boulevard de Courtais à Montluçon comme l’atteste une plaque en sa mémoire et en celle de son camarade Armand Godon, maquisard de la même compagnie.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom figure sur les monuments aux morts de Lépaud en Creuse et de Quinssaines dans l’Allier. Son nom figure également sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret et sur le Mémorial aux morts pour la Libération de Montluçon.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 198898. Dossier René Grandjean (nc) .— SHD Vincennes, GR 16 P 267655. Dossier René Grandjean (nc) .— SHD Vincennes, AS/ORA GR 19 P 3/6 page 95/132. — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — André Touret Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée Ed. Créer, 1999 — site Mémoire des Hommes — mémorial genweb — État civil de Montluçon.

Michel Thébault

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