Né le 17 avril 1916 à Autun (Saône-et-Loire), exécuté en représailles le 10 janvier 1944 à l’École du Service de santé militaire à Lyon (Rhône) ; commerçant.

Louis, Philippe Gauchon était le fils de René Gauchon et de Marie, Jeanne Saclier. Il était commerçant et demeurait en 1944 à Lyon (Rhône), à l’hôtel de la Tour du Pin, 12 cours Charlemagne (IIe arr.). Il était célibataire.
Arrêté à une date inconnue et pour un motif inconnu, il fut interné à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 10 janvier 1944, à 14h15, 4 quai Saint-Clair (quai André Lassagne, Lyon, Ier arr.), à hauteur du tunnel de la Croix-Rousse, sept résistants tirèrent sur trois soldats allemands à bicyclette et prirent la fuite. Deux soldats furent mortellement touchés et le troisième, grièvement blessé, décéda peu après. Des barrages furent aussitôt établis par les Allemands. Des personnes furent arrêtées dans le quartier et conduites à la prison de Montluc (Lyon).
Vers 19 heures, Louis Gauchon et vingt-et-un autres détenus (parmi lesquels des hommes raflés après l’attentat) furent extraits de la prison. Ils furent conduits dans les caves de l’École du Service de santé militaire, siège de la Gestapo, avenue Berthelot (Lyon, VIIe arr.), puis ils furent exécutés. Le lendemain vers 6 heures du matin, les inspecteurs du Service de l’identité judiciaire furent chargés de transporter les cadavres à l’Institut médico-légal. Ils découvrirent l’une des victimes assise dans un fauteuil.
Dans une lettre du 22 janvier 1944, le préfet régional Angeli écrivit : « les chefs de la Police allemande […] m’ont fait connaître que les détenus auraient essayé de s’enfuir par une porte laissée ouverte après avoir tenté de désarmer le gardien. Celui-ci aurait appelé au secours. D’autres seraient venus qui auraient fauché les vingt-deux victimes à coup de mitraillettes ». Il s’agit de la version habituelle dont la Gestapo usait pour ne pas avoir à expliquer les causes réelles des morts violentes survenues dans ses locaux. Le préfet ne fut pas dupe. Il ajouta : « L’opinion considère que les autorités d’occupation ont usé en la circonstance de représailles à la suite d’un attentat qui la veille avait coûté la mort dans les rues de Lyon à deux soldats allemands. Quoi qu’il en soit, cette affaire a provoqué une émotion profonde. L’Officier de la police allemande qui m’a reçu ainsi que le Maire de Lyon m’a exprimé ses regrets en disant c’est la guerre ».
Sources

SOURCES : AD Rhône, 3335W22, 3335W6, 182W269, 31J157.— Arch. Mun. Lyon, acte de décès 55 (VIIe arr.).— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments 11 parcours, 2001.— Onac du Rhône, Les Fusillés de l’avenue Berthelot, 24 novembre 1943, 2008.— Paul Garcin, Interdit par la censure : 1942-1944, 1944.

Jean-Sébastien Chorin

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