Né le 20 novembre 1920 à Antibes (Alpes-Maritimes), mort exécuté sommaire à Servas (Gard) le 12 juillet 1944 ; domicilié à Uchaud (Gard) ; résistant.

Originaire d’Antibes, Alexandre Sirvins habitait en 1944, depuis une date indéterminée, à Uchaud, bourg de la plaine côtière de la Vistrenque, situé sur l’axe Montpellier (Hérault) – Nîmes (Gard), à l’ouest de cette ville. Il était engagé dans la Résistance de son village dans une organisation indéterminée. Il fut arrêté à Uchaud par la Milice locale le 7 mai 1944. Il fut livré aux Français de la 8e compagnie du 3e régiment de la division allemande Brandenburg connus sous le nom de Brandebourgeois et catalogués de « Waffen SS ». Encadrés par quelques officiers allemands et aidés par la Milice locale, ils menaient des actions contre la Résistance et, plus spécialement contre les maquis. Basés à Alès (Gard) au fort Vauban, ils torturaient sauvagement les résistants qu’ils avaient capturés.
Ce fut le cas ce Alexandre Sirvins. Après avoir séjourné au fort Vauban, il fut amené à Servas au sud-est d’Alès, au puits désaffecté d’une mine de lignite. Comme celui des autres résistants, son corps y fut précipité après qu’il eut été exécuté.
Son décès fut constaté le 16 septembre 1944 après la Libération du Gard, lorsqu’on eut entrepris de remonter les corps et de les identifier. Il fut inscrit à l’état civil de Servas après avoir été conf-irmé par un jugement du tribunal de première instance d’Alès du 16 octobre 1944. Il fut déclaré mort pour la France (mention marginale inscrite le 30 octobre 1945 sur son acte de décès à l’état civil de Servas.-
Son nom figure sur le monument mémorial du puits de Célas à Servas. Il a également été inscrit sur le monument aux morts d’Uchaud. Sur celui-ci fut en outre apposée un plaque avec l’inscription suivante :
« En hommage à notre camarade Alexandre Sirvins dit Toto
Héros de la Résistance
Arrêté le 7 mai 1944
Par les Miliciens d’Uchaud
Fusillé à Fort Vauban à Alès
Le 12 juillet 1944
La population reconnaissante »
Remarquons au passage que, sur cette plaque, le lieu d’exécution retenu est Alès, alors que les « Waffen SS » exécutaient leurs victimes à proximité du puits de Célas, à Servas, avant d’y jeter leurs corps.
Il figure aussi sur une autre plaque également apposée sur le monument aux morts : « Uchaud à ses glorieux mots guerre 1939-1945. Cabos Marcel ; Chabrolin Adrien, Delon Élie, Foucaran René, Michel René, Paris Roger, Sirvins Alexandre ». Seul parmi eux, Sirvins fut un fusillés ou abattus pendant la période 1940-1944. Les autres ont été tués pendant la campagne 1939-1940 ou sont morts en déportation ou en captivité.
Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance dans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Commission départementale de l’information historique pour la paix gardoise, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans le département du Gard, Chemins du souvenir, Nîmes, Béné, 1986, réédition 2000, 118 p. ; réédition, Archives départementales du Gard et conseil départemental du Gard, 2016, p. 101. — MemorialGenWeb, site consulté le 2 janvier 2018. — État civil de Servas consulté par Jean-Louis Ponnavoy.

André Balent

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