Née le 1er mai 1906 à Viskitki (Pologne), massacrée le 1er ou le 2 avril 1944 à Saint-Martial-d’Albarède (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Etta Prechner avait épousé Leybus Léon, Prechner. Avant-guerre, ils vivaient à Paris. Puis ils se réfugièrent à Saint-Germain-des-Prés (Dordogne). Le 2 avril 1944, elle y fut capturée, dans des circonstances inconnues, par des militaires allemands. Son corps fut retrouvé, le 5 avril, à Saint-Martial-d’Albarède. Selon l’état civil, le décès paraissait remonter à trois jours et elle aurait donc été fusillée le jour même ou bien le lendemain de son enlèvement, très probablement par des éléments de la division Brehmer, division de la Wehrmacht encore appelée division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, qui opérait dans ce secteur. Cette division, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne. Elle traqua les maquisards et massacra des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que juifs et les femmes et les enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
Selon le témoignage, à la fin de la guerre, de Lamothe, instituteur et secrétaire de mairie de Saint-Martial-d’Albarède, les Allemands investirent la commune de Saint-Martial-d’Albarède, y burent et y mangèrent puis ils se rappelèrent leur mission, arrêter les Juifs : Ils viennent à la mairie (…) et nous demandent les noms des Juifs du pays. (…). Ils se rendent chez un réfugié. (…). Mme veuve Prechner Eta, 38 ans, Juive polonaise. Elle fut l’une des trois femmes victimes, en Dordogne, de la division Brehmer, en effet, elles étaient généralement déportées avec leurs enfants et les personnes âgées. On l’avait également dépouillée de son alliance et de son argent.
Son époux, Leybus Prechner, né le 25 octobre 1895 à Lodz, entré en France en 1923, commerçant, avait déjà été arrêté le 24 février 1943, dans le cadre de vastes rafles de représailles menées par Vichy, à Saint-Germain-des-Près, puis déporté par le convoi n° 51.
Son nom n’apparaît sur aucun monument commémoratif.
Sources

SOURCES : Registre d’état civil de Saint-Martial-d’Albarède. — Arch. dép. Dordogne, 1 W 1815-2. Rapport d’activité de la gendarmerie pour le mois d’avril 1944 ; 1573 W 6 ; 1573 W 8. Récit de l’instituteur Lamothe ; 1 W 1814 ; 42 W 6. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 253, 427.

Bernard Reviriego

Version imprimable