BENSIGNOR Isaac, Samuel
Né le 20 septembre 1890 à Aydin (Empire ottoman, Turquie), naturalisé français, présumé massacré le 23 août 1944 au siège de la Gestapo à Lyon (Rhône), 33 place Bellecour (IIe arr.) ; commerçant ; victime civile.
En décembre 1941, Isaac Bensignor fut victime d’une spoliation. Le 8 décembre, Louis, Paul, Antoine de Tapol, commissaire-gérant du fonds de commerce exploité par la société Bensignor Frères, vendit à André Fillion, bonnetier à Troyes, les magasins de bonneterie et ganterie situés à Paris, 104 rue d’Aboukir, et à Château-Gontier, 2 place du Pilori. Cet achat fut soumis à l’agrément du Militärbefehlshaber in Frankreich. La vente fut homologuée le 13 mai 1942 par lettre du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) et devint définitive le 22 juin 1942 par acte notarial constatant l’homologation.
Isaac Bensignor se réfugia à Lyon (Rhône) à une date inconnue, probablement après avoir été spolié. Il résida, 140 Cours Lafayette (IIIe arr.). Il vécut sous la fausse identité de Jean Benian. Ses fils partirent également pour Lyon. Jack Bensignor se maria le 18 décembre 1943 dans le IIIe arrondissement.
Le 23 août 1944, Isaac Bensignor fut arrêté 3 rue des Capucins (Lyon, Ier arr.). D’après son petit-fils Jean-Jacques Bensignor, il fut dénoncé par sa secrétaire qui était la maîtresse d’un agent de la Gestapo. Isaac fut vraisemblablement conduit dans les caves du siège de la Gestapo, 33 place Bellecour (Lyon, IIe arr.). Ce même jour, vers 17 heures, neuf personnes furent exécutées dans ces caves. Parmi elles se trouvaient quatre personnes juives dont on ne connaît pas l’identité. Les corps ne furent pas retrouvés. Disparu ce 23 août, Isaac Bensignor fut probablement l’une de ces quatre victimes juives.
Un dossier administratif de résistant fut ouvert au nom d’Isaac Bensignor mais il n’y eut pas d’homologation. Son nom apparaît sur le monument aux morts de Viroflay et sur le Mur du souvenir du Grand Orient de France, situé 16 rue Cadet (Paris, IXe arr.).
Plusieurs membres de la famille d’Isaac Bensignor furent déportés à Auschwitz : sa sœur Vida, son frère Maurice et ses nièces Rose et Jeannine. Le 18 janvier 1946, les deux magasins d’Isaac furent restitués à son fils Jack. D’après Jean-Jacques Bensignor, la femme qui dénonça Isaac Bensignor (parmi d’autres personnes) fut condamnée après-guerre à 20 ans de prison.
Notice en cours de rédaction.
Voir la monographie du lieu d’exécution
SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W1060 (Mémorial de l’oppression), 3335W29, 3335W16 (fichier Montluc), 4544W54 (archives du procès Barbie).— Arch. Dép. Paris, acte de mariage d’Isaac, Samuel Bensignor.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— Archives commerciales de la France : journal officiel d’annonces judiciaires et légales, numéro 150, 17 décembre 1941.— La Gazette de Château-Gontier, 9 juin 1940.— La Gazette de Château-Gontier, 11 janvier 1942.— La Gazette de Château-Gontier, 26 juillet 1942.— La Gazette de Château-Gontier, 15 mars 1942.— La Gazette de Château-Gontier, 9 août 1942.— Annuaire du commerce Didot-Bottin, Paris, tome 1, 1922.— Notes de Jean-Jacques Bensignor.— Site Internet Geneanet (arbre de Claudine Perchat).— Mémorial Genweb.— Site Internet du Mémorial de la Shoah.— Site Internet de Yad Vashem.
Jean-Sébastien Chorin