Né le 29 août 1921 à Huby-Saint-Leu (Pas-de-Calais), guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandenburg-An-Der-Havel (Brandenburg, Allemagne) suite à une condamnation à mort ; cheminot ; requis du STO ; résistant du groupe de sabotage des cheminots en gare de Braunschweig.

Fernand Lemercier était le fils de Louis, ébéniste et d’Hermine Flament. Il était célibataire et domicilié chez ses parents à Huby-Saint-Leu (Pas-de-Calais)
Il entra à la SNCF le 1er mai 1940 comme auxiliaire puis fut licencié le 23 juin 1940 et réembauché au service Voie et Bâtiments le 9 septembre 1940. Le 2 janvier 1942 il fut affecté à Auchy-lès-Hesdin (Pas-de-Calais) puis le 9 juillet 1942 à Hesdin. Il fut nommé homme d’équipe à l’essai le 16 septembre 1942 à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).
Il venait d’être nommé le 10 janvier 1943 homme d’équipe confirmé lorsqu’il fut requis au titre du STO pour aller travailler en Allemagne. Il fut détaché auprès de la Deutsche Reichsbanh le 16 janvier 1943 et affecté avec d’autres cheminots français à la gare de triage de Braunschweig (Brunswick). Comme tous ses camarades français, il fit preuve de mauvaise volonté allant jusqu’à afficher ouvertement ses sentiments antiallemands. Son petit groupe se livrait à des sabotages en gare en envoyant les rames de wagons dans le mauvais sens ou en ne plaçant pas les sabots d’enrayage sur la voie faisant ainsi se tamponner les wagons entre eux, ce qui occasionnait des dégâts importants au matériel et aux chargements. Fernand Lemercier et treize de ses camarades furent arrêtés le 11 octobre 1943 sur la dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Onze d’entre eux furent condamnés à mort le 20 juillet 1944 sous l’accusation d’aide à l’ennemi, par le Kammergericht (Chambre d’appel) de Berlin venu siéger à Braunschweig. Trois condamnés eurent leur peine commuée en des travaux forcés. Le 21 juillet Fernand Lemercier et les dix cheminots condamnés à mort avec lui furent transférés à la prison de Wolfenbüttel puis à la forteresse de Brandenburg-Görden afin d’être exécutés. Il fut guillotiné le 13 septembre 1944 à 11h47.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) le 9 décembre 1955.
Son nom figure sur la plaque 1939-1945 apposée sur la façade de la gare, à Brandenburg (Allemagne) et sur la plaque commémorative SNCF lui rendant hommage aux côtés d’André Dinde, apposée en gare, à Hesdin, sur le monument aux morts, à Huby-Saint-Leu et sur la plaque commémorative 1939-1945, à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16P 360693.— Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Rail et Mémoire.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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