Né le 6 avril 1917 à Turre (province d’Almeria, Espagne), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Jouques (Bouches-du-Rhône) ; journalier, bûcheron ; résistant, participa à un maquis de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA).

Sébastien Castro
Sébastien Castro
Cliché Robert Mencherini
Place Sébastien Castro, Saint Paul-lès-Durance, vue d'ensemble
Place Sébastien Castro, Saint Paul-lès-Durance, vue d’ensemble
Cliché Robert Mencherini
Plaque de la place Sébastien Castro
Plaque de la place Sébastien Castro
Cliché Robert Mencherini
En 1944, Sébastien Castro, fils de Joachim Castro et de son épouse, Marie Balestegui, de nationalité espagnole, habitait Saint-Paul-lès-Durance, petite commune rurale au nord des Bouches-du-Rhône, limitrophe de celle de Jouques. Celle-ci, située sur la rive gauche de l’affluent du Rhône, comptait alors moins de trois cents habitants. Sébastien Castro y exerçait la profession de bûcheron.
Le 6 juin 1944, lors du débarquement de Normandie, les organisations de résistance lancèrent un appel à la mobilisation armée. Des maquis se formèrent en Provence pour appuyer un débarquement sur les côtes méditerranéennes que l’on espérait très proche. Sébastien Castro rejoignit le maquis en formation au Jas du Logis d’Anne, sur le plateau de Bèdes qui dominait d’une part la Durance, de l’autre le village de Jouques. Celui-ci, dirigé par Jean Perreaudin, responsable de l’ORA, regroupa près de 150 hommes, venus des communes environnantes. Il se déplaça, pour des raisons de sécurité, le 9 juin, plus au nord sur le plateau, près des fermes inhabitées de la Renaude et de l’Adaouste. C’est là qu’il fut attaqué par les troupes allemandes, le 10 juin au petit matin. Cinq maquisards succombèrent dans l’affrontement ou furent abattus lors des opérations de ratissage. Neuf autres furent capturés, parmi lesquels Sébastien Castro. Ils furent tous fusillés sur un coteau au lieu-dit la Sicarde, où, deux jours plus tard, l’on retrouva leurs cadavres ainsi que celui de Jean Franchi* arrêté à Aix-en-Provence. Celui de Sébastien Castro était porteur d’un portefeuille, de divers papiers personnels et d’une carte d’identité d’étranger.
Sébastien Castro fut homologué sous-lieutenant et obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mausolée du cimetière de Jouques construit sur un caveau contenant les corps des « victimes de la barbarie nazie tombées le 10 juin 1944 », sur le mémorial du maquis du plateau de Bèdes, près du lieu-dit la Sicarde, et sur le monument aux morts de Jouques. A Saint-Paul-lès-Durance, il a été donné à une petite place du village et il est gravé sur le monument aux morts au sein de l’ancien cimetière Saint-Roch. Il est également inscrit, à Lambesc, sur le mémorial de Sainte-Anne.
Jouques (Bouches-du-Rhône), plateau de Bède, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen 21P 39625. — Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 ; liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, le 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la Gendarmerie nationale, brigade de Peyrolles, 15 juin 1944. — Arch. mun. de Jouques, 1W40, 1W 39. — Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944, Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944, Jouques, Les Amis de Jouques, 2004. — Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1997. — Témoignage de Roger Athénoux, maquisard à Jouques. — État civil.

Robert Mencherini

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