Né le 3 janvier 1919 à Paris (XIIIème arr.), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Morlaàs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; militaire puis fromager ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Raymond Roumignières
Raymond Roumignières
Fils de Lucienne Roumignières, fleuriste, Raymond Roumignières épousa en 1939, Denis Brune. Le couple eut 3 enfants et résidait à Vic en Bigorre.
Militaire au 18ème régiment d’infanterie à Tarbes, spécialité mitrailleur, il s’engagea tôt, dans la résistance. Particulièrement courageux et dévoué il participa à de nombreuses actions, notamment aux opérations de camouflage de matériels militaires pour les soustraire aux réquisitions allemandes prévues par l’Armistices.
En août 1943, il participa, avec le commandant Benony (alias Niort), son adjoint Naud et Pottier, à ce qui semble être le premier parachutage dans les Hautes-Pyrénées : douze containers de matériels furent réceptionnés à Ladevèze-Rivière.
En janvier 1944, Francis Pottier, lieutenant responsable de l’échelon de renseignements et de sabotages du Corps Franc Pommiès, lui confia l’antenne de renseignements de Vic en Bigorre.
Il participa, le 26 mai 1944, au sabotage de la voie ferrée Auch-Tarbes. Un train transportant du matériel allemand dérailla, le matériel fut détruit. On dénombra 9 tués ou blessés.
Le 7 juillet 1944, le maréchal des logis Raymond Roumignières, avec sa section composée d’une vingtaine de volontaires de Vic-en-Bigorre, rallia Higuères-Souye, où se trouvaient la section de protection et de destructions Dejoie et le poste de commandement du groupement Sud-Ouest dirigé par Benony. Ils s’installèrent dans une ferme isolée à Higuères-Souye, appartenant à Gaston Cassagnau, procureur suprême de la Cour Suprême de Justice.
Le 10 juillet, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village et la ferme. Le combat n’étant pas envisageable compte tenu de la disproportion des forces, certains maquisards tentèrent de s’enfuir ou de se cacher. Cinq hommes furent abattus sur place. Dix hommes, dont Raymond Roumignières, furent arrêtés, battus et transportés vers Pau. Durant le trajet, le résistant Albert Albert tenta de s’échapper. Mais il fut rattrapé et abattu avec ses autres camarades, à Morlaàs, en bordure de la route départementale. Les corps atrocement mutilés furent découverts 2 jours après. Raymond Roumignières fut identifié et décrit comme tel sur le procès-verbal de gendarmerie établi le 12 juillet 1944 : « taille 1m70 environ, âgé de 30 à 35 ans, vêtu chandail militaire, kaki, culotte drap kaki, portait alliance or. » Les corps des dix maquisards furent exposés dans l’Eglise du village.
Qualifié de » chef de section ardent et très courageux », il fut homologué sous-lieutenant par décret du 19 juin 1946 à titre posthume, et obtint la mention « Mort pour la France » le 7 août 1946. Le titre d’interné résistant lui fut attribué en 1958, ainsi que la médaille de la résistance et la légion d’honneur à titre posthume par décret du 10 novembre 1960. Son nom figure sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, sur le monument aux morts de Vic-en-Bigorre, sur la plaque commémorative située dans l’église de Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et sur celle située sur la façade du centre multimédia de Vic-en-Bigorre. Enfin, une stèle élevée au lieu-dit "La Clairière de Berlanne", à deux kilomètres au sud-ouest de Morlaàs, rappelle son souvenir ainsi que celui de ses camarades.
Sources

SOURCES : SHD-AVCC, Caen, AC 21 P 666970 – AC 21 P 270410. — Archives de Paris. —Archives Morlaàs. — Archives de l’Association « les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale ». — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Franc Pommiès, 2007, 579 p.

Audrey Galicy

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