Né le 18 novembre 1921 à Vitrac-sur-Montane (Corrèze), exécuté sommairement le 13 juin 1944 au siège de la SIPO-SD à Poitiers (Vienne) ; bûcheron ; résistant FFC réseau Action R 5 (BCRA) et maquisard FTPF 231ème compagnie de la Corrèze ; otage de Tulle.

André Demathieu était le fils de Léonard Demathieu (né le 14 décembre 1898) encaisseur et de Marie, Philomène Bonnet. Son père fut mobilisé de mai 1917 à juin 1920, combattant en France puis au Levant d’avril 1919 à mars 1920, décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze. Ses parents se marièrent le 22 janvier 1921 à Egletons (Corrèze) et André fut le premier de leurs trois enfants. Après avoir vécu en région parisienne à Louveciennes (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines), la famille vint s’installer à la fin des années 20 à Egletons, où naquirent Roger en 1927 et Geneviève en 1929. Au recensement de 1936, La famille vit à Egletons, 29, rue Henri Chapoulie, les parents exerçant la profession de chapeliers.
André Demathieu, célibataire, domicilié à Clergoux (Corrèze) et exerçant la profession de bûcheron s’engagea à une date à préciser dans la Résistance. Sa fiche Mémoire des Hommes indique qu’il fit partie du réseau Action R 5 spécialisé dans les sabotages, attentats, et action de guérilla dépendant du BCRA, le service secret de la France Libre. Il semble également, selon l’ouvrage Maquis de Corrèze (op. cit.) qui établit la liste des combattants FTPF, avoir intégré la 231ème compagnie FTPF du sous-secteur A de la Haute-Corrèze, où il exerça le commandement de sous-lieutenant. Il participa vraisemblablement avec son unité aux combats de Tulle, les 231ème et 236ème compagnies FTPF arrivant à Tulle le matin du 8 juin pour participer aux combats autour de l’École Normale où s’était retranchée une partie de la garnison allemande.
Les conditions dans lesquelles il fut arrêté restent à préciser mais il fut pris le 9 juin 1944 lors de la rafle menée par une unité de la division Das Reich après la reprise de Tulle par les troupes allemandes. Ayant échappé au premier tri qui conduisit aux 99 pendaisons, il fit le lendemain 10 juin partie des otages rassemblés et conduits à Limoges (Haute-Vienne). Le 11 juin à la suite d’un nouveau tri, un convoi d’environ 370 personnes (otages de Tulle et résistants extraits de la prison de Limoges) dont faisait partie André Demathieu fut formé et emmené vers Poitiers où il parvint en fin d’après-midi du 12 juin. Les prisonniers furent regroupés et parqués dans la cour de la Gestapo, rue des Écossais,surveillés par des soldats armés.
Dans la nuit, vers deux heures du matin le 13 juin, débuta un bombardement de l’aviation alliée sur le secteur de la gare de Poitiers. Le bâtiment de la Gestapo, proche de la gare fut encadré par les bombes. Les prisonniers se plaquèrent au sol pour se protéger des nombreux éclats qui parvenaient jusqu’à eux. Les soldats SS de garde tirèrent sur eux au moyen de deux fusils mitrailleurs. Cinq prisonniers dont André Demathieu furent tués sur le coup. D’abord inhumé à Poitiers, son corps fut transféré à Tulle en 1954.
Il obtint la mention mort pour la France (décision du 21 novembre 1947), fut homologué sous-lieutenant FFI (19 février 1948) et déporté-interné de la résistance (DIR). Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Clergoux, et sur la plaque commémorative 1939 – 1945 d’Egletons. Son nom figure également à Tulle sur le monument des déportés.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze (État civil, registre matricule, recensements) — Arch. Dép. Vienne, archives du commissariat central de Poitiers 1695 W art. 10 — Service historique de la Défense, Vincennes dossier GR 16 P 173403, Caen AVCC dossiers AC 21 P 560052 et AC 21 P 116620 (à consulter) — Maquis de Corrèze Éditions Sociales 3ème Ed. 1975 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, mairie de Poitiers, registre des décès 1944 acte n° 536.

Michel Thébault

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