Né le 11 janvier 1926 à Hayange (Moselle), exécuté le 26 août 1944 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche) ; membre des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Stèle érigée à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)
Stèle érigée à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)
Crédit : MémorialGenWeb.
Fils de François Tondini, décédé, et d’Élisa Lorenzini, il fit partie des expulsés d’Hayange (Moselle annexée) dans l’été ou plus probablement à l’automne 1940 par les Allemands à cause de ses origines italiennes, il se réfugia à Saint-Just-d’Ardèche (Ardèche). En 1944, il s’engagea dans les FFI.
A partir du 20 août 1944, le passage des troupes allemandes en repli depuis le sud de la France devint incessant. Le 24 août, des éléments de la 8e compagnie Brandebourg, repliés de Pont-Saint-Esprit (Gard), prenaient leurs quartiers au château de Chaigne, quartier de Vinsas, au sud de Bourg-Saint-Andéol. Peut-être étaient-ils arrivés la veille ou l’avant-veille dans le secteur. Peut-être se confondent-ils avec les « miliciens » installés le 23 au château de Pontbriant car, à l’époque, la compagnie n’est pas identifiée précisément et ses hommes sont régulièrement confondus avec ceux de la Milice française. C’est principalement la présence, parmi les occupants du château Chaigne, d’un jeune Marseillais engagé dans la 8e compagnie et qui a été interne au pensionnat Saint-Joseph de Bourg-Saint-Andéol qui permet d’attester de la présence de cette unité de l’armée allemande. Quoi qu’il en soit, pendant quatre jours, ces éléments, se faisant passer pour des maquisards ou des « Polonais » cherchant à déserter, multiplièrent les exactions et les tortures et abattirent plusieurs Bourguésans. Pierre Tondini fut pris comme otage avec d’autres hommes à Bourg-Saint-Andéol. Selon Marcel Mazel, également otage, il aurait essayé de fuir et fut blessé par balle à la main. Roué de coups, tuméfié, c’est dans un piteux état qu’il fut conduit au château Chaigne le 25 août. Son calvaire se prolongea le 26 sous les yeux de trois autres prisonniers promis comme lui à la mort. Il est connu grâce au témoignage de Régis Laplanche qui survécut miraculeusement à l’exécution. Flagellé à coups de nerf de bœuf, torturé, Pierre Tondini fut finalement abattu au bord du ruisseau de Vinsas.
Le 28 août 1944, le secteur, évacué par les Allemands, fut libéré par la 1ère Armée Française.
Une rue porte son nom à Bourg-St-Andéol. Il figure sur le monument « Aux victimes de la barbarie nazie » et sur le monument aux morts à Bourg-St-Andéol.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 157. — Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 402975 (nc). — Arch. dép. Gard 3 U 7 206 (cour Justice de Nîmes, dossier Béraud). ⎯ Mémorial de la Résistance en Ardèche, Aubenas, ANACR, 1994, p. 18. ⎯ Philippe Wilmouth, 50 kilos de bagages et 2000 francs, Maizières-lès-Metz, imp. Koehl, 2003. — Bulletin municipal Saint-Marcel-d’Ardèche juin 2014, p.16. — Le Maitron, notice sur Marcel Mazel par Pierre Bonnaud. — JL Issartel, Il y a 70 ans, l’assassinat du maire de Saint-Marcel-d’Ardèche par la Milice, dans bulletin municipal de St Marcel, juin 2014, p. 16.— renseignements complémentaires Jean-Marie Guillon.

Philippe Wilmouth

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