Né le 9 novembre 1924 à Constantine (Algérie), exécuté sommairement le 19 août 1944 à Grenoble (Isère) ; étudiant à l’école La Martinière à Lyon (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), élève géomètre ; résistant, homologué Forces françaises combattantes, réseau Action R1, et résistant de l’Armée secrète, homologué lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (D.I.R.)

Né dans une famille juive, Fernand, Élie Allouche était le fils de Gabriel et de Immouna, Marcelle Aouizerate.
En 1941, alors qu’il était élève à l’école La Martinière à Lyon (Rhône), il tenta de rejoindre les Forces françaises libres, fut refoulé à la frontière espagnole et emprisonné à Céret du 11 juillet au 29 août 1941.
Relaxé, il revint à Lyon. Renvoyé de La Martinière, il devint élève géomètre. Il entra dans la Résistance au sein de l’Armée Secrète, secteur Ville Lyon (secteur 1 du Rhône) et participa à la diffusion de la presse clandestine et au recrutement parmi les étudiants.
Il fut arrêté une nouvelle fois et incarcéré du 13 novembre au 24 décembre 1941 au petit dépôt à Lyon.
Durant l’année 1942, sans que l’on sache exactement comment et quand, il parvint à rejoindre Londres et fut affecté à l’école de parachutistes de Manchester dont il sortit lieutenant.
Agent P2 du réseau Action R1 dépendant du BCRA à partir du 1er avril 1943, il fut parachuté en France en mai 1943.
Il revint à Lyon et dirigea des actions de sabotage et de récupération de matériel.
Arrêté le 5 novembre 1943 et incarcéré à la prison saint-Paul à Lyon, il s’évade le 5 mai 1944 de l’hôpital de l’Antiquaille à Lyon où il avait été hospitalisé pour des soins.
Il rejoint alors le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère, et intègre l’État-Major pour lequel il effectue de nombreuses missions de reconnaissance et de pose de mines.
À la reconstitution du 6ème bataillon de chasseurs alpins, il prend la tête de la 3ème section de la 2ème compagnie (compagnie Chabal).
Avec sa section, et bien que blessé, il réussit à échapper à l’encerclement du Vercors et à rejoindre la vallée de l’Isère après avoir accompli sa dernière mission de barrage au lieu-dit "Les Baraques-en-Vercors".
Il est arrêté une nouvelle fois à Valence le 25 juillet 1944 et relaxé le 5 août 1944.
Ayant rejoint la région lyonnaise, il fut à nouveau arrêté le 8 août 1944 à Rillieux (Ain), aujourd’hui Rillieux-La-Pape (Métropole de Lyon).
Le 13 août 1944, il s’évada à nouveau de l’hôpital de Grange-Blanche, où il était soigné pour sa blessure.
Il rejoignit Grenoble mais fut arrêté à son point de chute, porte de France, le 19 août 1944, par des Waffen-SS français.
Il existe différents récits de sa mort : pour certains, il s’évada des locaux de la Gestapo à Grenoble, fut rattrapé et abattu d’une rafale de mitraillette, rue Nicolas Chorier.
Selon d’autres, il mourut sous la torture ou fut torturé puis achevé d’une balle dans la nuque.
Son corps fut trouvé sur la voie ferrée au lieu-dit "Barrière de l’Aigle" à Grenoble.
Il fut examiné par le docteur Dastrevigne qui conclut à une mort par balles de revolver dans la nuque et au niveau de l’os malaire gauche.
Il fut identifié par le Chef de bataillon Tanant qui commandait le 6ème B.C.A.
Fernand Allouche fut enterré à la Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère), tombe 51.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué Forces françaises combattantes et Forces françaises de l’Intérieur avec le grade de lieutenant et homologué interné Résistant.
Il fut décoré de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et de la médaille de la Résistance et élevé à la dignité de chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume.
La rue où il habitait à Lyon (Montée du Mont Sauvage) porte désormais le nom de Montée lieutenant Allouche.
Son nom figure dans le livre « La Ville de Lyon à ses soldats au champ d’honneur » qui tient lieu de monument aux morts, sur la plaque apposée sur la maison qu’il habitait, montée lieutenant Allouche, sur la plaque commémorative du Lycée de La Martinière à Lyon aux élèves juifs victimes de la barbarie, sur la plaque commémorative du Lycée de La Martinière aux anciens élèves morts pour la France et sur le monument commémoratif des bataillons de chasseurs alpins à Varces-Allières-et-Risset (Isère).


Voir : Grenoble, d’octobre 1943 à août 1944
Voir : Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte
Sources

Sources : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 537 — SHD Vincennes, GR 19 9 38/16 ; GR 16P 9393 — AVCC Caen 21P 6283 et 697061 (à consulter) — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Mémorial de Yad Vashem — Etat civil

Jean-Luc Marquer

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