Née le 17 septembre 1914 à Draché (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Renée Charpentier était la fille de Louis, Désiré Charpentier (né le 2 février 1876 à Draché), cultivateur et de Marie Louise Blanchard (née le 10 janvier 1881 à Marcé-sur-Esves, Indre-et-Loire). Ses parents s’étaient mariés le 4 juin 1901 à Draché où ils s’étaient installés comme cultivateurs au lieu-dit Le Chêne, Louis Charpentier reprenant l’exploitation de son père, décédé le 28 août 1898. Ils eurent six enfants, Maria en 1903, Gabrielle en 1905, Marie Louise en 1908, Yvonne en 1911, Renée en 1914 et Désiré en 1920. Elle se maria le 25 février 1933 à Draché avec René, Henri, Maxime Martin (né le 8 mai 1910 à Vicq-sur-Gartempe, Vienne) ouvrier maréchal-ferrant au bourg de Draché. Au recensement de 1936, le couple vivait avec leurs deux premiers enfants, Serge né en 1934 et Raymond né en 1935 au lieu-dit Le Chêne, voisins de Louis et Marie Charpentier, les parents de Renée Martin. Son mari était toujours maréchal chez Marcel Croy au bourg de Draché mais il vint ensuite s’installer comme maréchal-ferrant à son compte au bourg de Maillé. Deux autres enfants y naquirent, Josiane en novembre 1939 puis Danielle en février 1944.
Renée Martin fut victime avec son mari René et trois de ses enfants, Raymond, Josiane et Danielle du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Son mari René Martin fut abattu par des soldats allemands dans la cour de sa forge alors qu’il s’avançait vers eux, persuadé qu’on ne pouvait tirer sur des civils désarmés. Renée Martin et ses trois enfants furent massacrés dans la forge où ils s’étaient réfugiés. Seul son fils aîné Serge, absent ce jour-là, en vacances chez ses grands-parents à Draché, échappa au massacre. C’est son beau-père Louis Charpentier, cultivateur à Draché qui vint le lendemain déclarer les décès. Les cinq victimes furent ensuite inhumées à Draché dans le caveau familial du cimetière municipal.
Renée Martin obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Serge Martin, son fils, unique survivant de la famille, fut ensuite l’un des fondateurs et animateurs de la Maison du Souvenir de Maillé, auteur en 2019 d’un ouvrage Nous étions une famille heureuse aux éditions. Lamarque.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, recensements) — André Payon, curé de la Celle-Saint-Avant, Draché et Maillé, Maillé Martyr – Un village Martyr, Maillé – Récit du massacre du 25 août 1944 édité sous le patronage du Comité de Libération d’Indre-et-Loire, 1945. — Maison du Souvenir de Maillé — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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