Né le 31 mars 1921 à Bourriot-Bergonce (Landes), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au Pont-Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; muletier ; résistant du Corps Franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Fils de Jules, technicien forestier et de Marie Lubat, André Escoubet était domicilié à Labastide d’Armagnac dans les Landes. Son père, blessé lors de la Grande guerre, obtint la croix de guerre avec étoile de bronze. André s’engagea dans la Résistance au sein de la Brigade De Milleret ("Carnot") du CFP-ORA avec quatre de ses camarades labastidiens : Léon Lisse, André Dupouy, Jean Mamousse, Porfidio Diez.
En juin 1944, la brigade, composée 180 hommes, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur Landes-Gers-Béarn, se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées). Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Les hommes logeaient dans les granges, les maisons, les hangars.
Selon les témoignages de Pierre Langlade, frère d’un jeune résistant et d’Albert Sturni, jeune Alsacien de la brigade, l’indiscipline et le désordre régnaient au sein du groupe Carnot. La plupart des hommes étaient jeunes et sans formation militaire. Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement ne fut prise que le 2 juillet au soir.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus. Les Allemands emportèrent un important matériel, camions, voitures ambulances, armement ainsi que du bétail.
Capturé avec 38 de ses compagnons, André Escoubet fut transporté, enfermé et torturé dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmenés au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, ils furent exécutés sommairement à la mitraillette et leur corps jeté dans une fosse. Celle-ci fut découverte le 25 août 1944, en même temps que trois autres fosses, contenant des cadavres de maquisards.
Reconnu « Mort pour la France » le nom d’André Escoubet est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, le Monument commémoratif de Portet qui compte 62 victimes et sur le monument aux morts de Labastide d’Armagnac dans les Landes. Enfin, son nom figure sur une plaque installée à Pau, à l’endroit du charnier.


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944
Sources

SOURCES : Archives des Landes. — MémorialGenWeb. — CERONI, Marcel Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007. — Archives de l’Association « Les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale ».

Audrey Galicy

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