Né le 24 juillet 1921 à Châtellerault (Vienne), mort le 19 août 1944 à Pierrelatte (Drôme) ; cheminot ; résistant dans l’Hérault ; passager du « train fantôme » parti de Toulouse pour l’Allemagne le 3 juillet 1944

Robert Dardillac employé de la SNCF, fut menacé en 1943 par le Service du travail obligatoire (STO). Réfractaire, il gagna un maquis en juin 1943. Il participa à des opérations de sabotage et de réception de parachutages. Après une attaque allemande le 6 novembre 1943, il intégra un groupe résistant à Béziers (Hérault). Il fut arrêté le 31 janvier 1944 par des auxiliaires français de la Sipo-SD et transféré à Montpellier (Hérault) où il fut torturé, sans doute, villa des Rosiers.
Au plus tard en juin 1944, il fut transféré au quartier allemand de la prison Saint-Michel de Toulouse (Haute-Garonne), dans l’attente d’une déportation en Allemagne prévue. Un convoi ferroviaire, à destination de Dachau (il n’y parvint que le 28 août !), fut formé à Toulouse. Y furent embarqués des résistants détenus à la prison Saint-Michel et des prisonniers étrangers internés au camp du Vernet-d’Ariège (Ariège). Le train quitta la préfecture de la Haute-Garonne le 3 juillet 1944. Commença alors un long et chaotique périple. Ayant pris la direction de Bordeaux puis d’Angoulême, le convoi, bloqué dans cette ville rebroussa chemin, fit une très longue halte à Bordeaux où furent extraits onze passagers qui furent fusillés au camp de Souge (Gironde), repassa à Toulouse puis, par Narbonne, Nîmes et Avignon remonta vers le nord par la vallée du Rhône. En gare de Pierrelatte (Drôme), à 25 km au sud de Montélimar, le « train fantôme » fut mitraillé par des avions alliés, de la Royal Air Force, semble-t-il. Depuis le wagon, les prisonniers en cours de transfert, confectionnèrent un drapeau tricolore de fortune afin d’inciter les aviateurs à cesser leur mitraillage. Le premier wagon fut plus durement atteint par les tirs des mitrailleuses des avions. Neuf détenus transférés avaient trouvé la mort et environ douze d’entre eux avaient été blessés. Mais certains des passagers profitèrent de l’attaque aérienne pour tenter de s’évader et furent tués ou blessés par des tirs des soldats allemands de l’escorte du convoi. Ce fut le cas de Robert Dardillac. Il essaya de de quitter le convoi et de s’évader mais un Allemand de l’escorte tira sur lui à bout portant et le tua.
Hervé Barthélemy et Thomas Fontaine (op. cit., 2017, p. 449), reprenant la documentation du SHD (Caen et Vincennes), situent la scène à Montélimar alors qu’elle se déroula à Pierrelatte. Le site MemorialGenWeb indique que les décès des victimes tuées à Pierrelatte furent inscrites sur le registre de l’état civil de Montélimar. En effet, les corps chargés dans le train furent débarqués en gare de Montélimar. Celui de Robert Dardillac était l’un d’entre eux. Voir aussi : Lafforgue François. Il reçut la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur une plaque commémorative apposée en gare de Montélimar. Elle commémore les victimes du « train fantôme » tuées à Pierrelatte le 19 août 1944.
Sources

SOURCES : Hervé Barthélemy, Thomas Fontaine, « Dardillac Robert » in Cheminots victimes de la répression 1939-1945, Paris, Perrin & SNCF, 2017, 1760 p. [p. 448-449]. — Sites Mémoire des hommes et MemorialGenWeb consultés le 20 novembre 2021.

André Balent

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