Né le 20 janvier 1903 à Saint-Quirin (Moselle), exécuté sommairement le 5 septembre 1944 à Badonviller (Meurthe-et-Moselle) ; ouvrier d’usine ; résistant homologué DIR.

Charles Cholvin était le fils de Constant et de Marie Jeanne Simon. Il se maria le 28 mai 1927 à Laneuveville-lès-Lorquin (Moselle) avec Georgette Angèle Limon dont il eut un fils, André Charles né à Badonviller (Meurthe-et-Moselle) qui fut déclaré Pupille de la nation en 1945.
En 1936 il était domicilié 10 rue de la Renaissance à Badonviller avec femme et enfant et était ouvrier d’usine à la faïencerie Tenal.
Il entra dans la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, secteur de Saint-Dié, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace-Vosges).
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape (Vosges) comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie.
57 maquisards furent tués à la ferme et d’autres faits prisonniers pendant le combat seront fusillés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés.
Charles Cholvin fut fait prisonnier après les combats et fusillé le lendemain au lieu-dit les "Trois Sauveux", à Badonviller (Meurthe-et-Moselle).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 2 avril 1959 paru au JO le 8 avril 1959.
Son nom figure sur le monument aux morts et le monument commémoratif, à Badonviller (Meurthe-et-Moselle).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, SHD, Vincennes, GR 16 P 129329 (nc).— Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, Recensement 1936 Badonviller, 6 M 33/40, p. 3.—Mémoire des Hommes.— Mémorial genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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