Né le 22 novembre 1906 à Saint-Quirin (Moselle), exécuté sommairement le 5 septembre 1944 à Badonviller (Meurthe-et-Moselle) ; manœuvre ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) homologué DIR.

Clément Cholvin était le fils de Constant et de Marie Anne Simon. Il exerçait le métier de manœuvre aux établissements Fenal Cie (faïencerie) et se maria le 26 juillet 1929 à Badonviller avec Marie Gérard, ouvrière d’usine aux établissements Fenal Cie, décédée le 22 décembre 1939 à Badonviller. Il avait une fille, Olga née en 1930. La famille était domicilié Cités de la Gare, à Badonviller.
Il entra dans la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, secteur de Saint-Dié, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace-Vosges).
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape (Vosges) comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie.
57 maquisards furent tués à la ferme et d’autres faits prisonniers pendant le combat seront fusillés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés.
Clément Cholvin fut fait prisonnier après les combats et fusillé le lendemain au lieu-dit les "Trois Sauveux", à Badonviller (Meurthe-et-Moselle).
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur l’acte de décès et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 22 mars 1960 paru au JO le 27 mars 1960.
Son nom figure sur le monument aux morts et le monument commémoratif, à Badonviller (Meurthe-et-Moselle).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, SHD, Vincennes, GR 16 P 129330 (nc).— Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, Recensement 1936 Badonviller, 6 M 33/40, p. 4 et 5.—Mémoire des Hommes.— Mémorial genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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