FEITVE Arthur, Raymond, Joseph [pseudonyme Alex]

Arthur Feitve était le fils de Rumond, Sigefroid, Célestin, Joseph Feitve, bourrelier, et de Victoire Barbier. Ses parents eurent quatre enfants, Lucienne née en 1914, Lucien en 1916, Arthur en 1922 et Victor en 1924. Son père Rumond Feitve (né le 14 mai 1884 à Lisbourg, Pas-de-Calais) fut mobilisé pour la première guerre mondiale, combattit dans un régiment d’infanterie et fut fait prisonnier le 12 juin 1918 à Laversine (Aisne). Rapatrié dès le 12 novembre 1918 il fut démobilisé le 27 mars 1919 et revint s’installer à Sains-lès-Pernes. Au recensement de 1936, la famille résidait au Village d’En Haut et Rumond Fietve exerçait le métier de bourrelier avec l’aîné de ses fils Lucien. Au début des années 40 Arthur Feitve était étudiant.
Fin 1942 Arthur Feitve et son frère Lucien s’engagèrent dans la résistance, au sein de l’OCM (Organisation Civile et Militaire), sous les ordres de Ruben Wattiau, responsable du secteur d’Heuchin. En 1944, le groupe OCM d’Heuchin intégra le mouvement Voix du Nord en cours d’organisation militaire. Il en constitua le secteur 9 du mouvement. Arthur Feitve devint commandant de secteur, avec le grade de capitaine, sous le pseudonyme d’Alex. Il parvint dans l’été 1944, à recruter plusieurs centaines d’hommes organisés en deux compagnies. Après le débarquement du 6 juin 1944 et l’appel à l’insurrection générale, le groupe Feitve entreprit diverses actions de sabotages. Le 8 juin, il s’en prit aux câbles téléphoniques souterrains de la ligne Paris-Dunkerque passant entre Pernes et Faux. Le 12 août, les lignes téléphoniques furent de nouveau coupées et le 26 août, une équipe Voix du Nord sabota les câbles sur la RN 16 au niveau de Bours.
Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite, les différents mouvements de résistance de la région se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, la Résistance s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Le groupe d’Arthur Feitve participa à ces combats de la Libération, répondant dans le secteur de Sains-lès-Pernes (à l’ouest de Bruay-en-Artois) à l’ordre d’insurrection du commandement régional FFI. Les groupes de résistants locaux fournirent à l’armée britannique du général Montgomery une aide précieuse, intervenant en véritables auxiliaires, guidant les troupes alliées et aidant à éliminer les poches de résistance allemande. Le 3 septembre 1944, vers midi, le groupe d’Arthur Fietve fit trente-sept prisonniers gardés par des FFI de Pernes et de Sains. Le même jour, Au cours d’une patrouille vers Tangry, Arthur Feitve entra en contact vers quatorze heures avec un char anglais du 1st Royal Tank qui soutint l’action des FFI contre une unité allemande en retraite. Avec l’appui du blindé, les FFI purent contraindre les soldats allemands à se rendre. Mais des tireurs allemands embusqués ouvrirent le feu sur le groupe. Dans l’échange de tirs, le groupe FFI eut trois tués, Benoît Quelquejeu, Fernand Pruvost, et Arthur Feitve tué sur le coup d’une balle de fusil. Les villes de Bruay-en-Artois et Béthune furent libérées le 4 septembre 1944 par la 7ème D.B. britannique (plus connue sous le surnom de « Rats du désert ») de l’armée du général Montgomery qui comprenait principalement des Britanniques et des Canadiens.
Il est enterré au cimetière communal de Sains-lès-Pernes.
Arthur Feitve obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Ses services sont homologués à partir du 1er janvier 1943.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Sains-lès-Pernes et sur la stèle commémorative FFI de Sains-lès-Pernes dédiée « A la mémoire des Francs-Tireurs tombés glorieusement pour la Patrie et des Francs-Tireurs morts au champ d’honneur dans le secteur ».