Né le 12 juillet 1901 à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier photograveur ; militant communiste ; résistant du Front National pour la libération.

Pierre Hardenberg
Pierre Hardenberg
Fils de Cesar Hardenberg et de Albine Capelini, Pierre Hardenberg était de nationalité italienne. Il était titulaire du certificat d’études primaires. Marié avec Adrienne Coston le 28 janvier 1928 et père d’un enfant, il était ouvrier photograveur et domicilié avant 1939 à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine) où il militait dans les organisations antifascistes.
Licencié en 1940, il adhéra alors au Parti communiste et déménagea dans le XIIIe arrondissement de Paris. Lui et son épouse y participèrent aux activités clandestines du Parti communiste.
Au début 1942, il installa un atelier clandestin de photogravure 85 rue Mouffetard (Ve arr.) : il y préparait les clichés pour le PCF (l’Humanité, tracts). Il était chargé de la gravure des journaux et tracts qui venaient des ateliers de photogravure situés 19 rue Saint-Roch (Ier arr.) et 91 rue de Vaugirard (VIe arr.). Il était rétribué par l’intermédiaire de Tintelin 2000 francs par mois.
Des inspecteurs de la BS1 repérèrent Arthur Tintelin début mars 1942 dans le quartier Saint-Ambroise à Paris (XIe arr.), ils le surnommèrent « Ambroise ». Onze inspecteurs filèrent les militants impliqués dans l’impression et la diffusion de tracts et de journaux édités par le Parti communiste clandestin du début mars au 16 juin 1942.
Le 31 mars Arthur Tintelin rencontra à 11heures 15 sur le terre-plein du Champ de Mars Pierre Hardenberg. Ils conversèrent environ un quart d’heure, Tintelin lui remettait subrepticement une somme d’argent. Hardenberg prenait le métro et rejoignais son domicile du 12 rue Gouthière (XIIIe arr).
Le 2 avril Hardenberg quitta son domicile à 8 heures. Il effectua quelques achats dans le quartier puis rentra chez lui. À 13heures, il sortait, prenait le métro se rendait à la station Montparnasse où il rencontra Arthur Tintelin à l’angle des rues du Cherche-Midi et du boulevard du Montparnasse. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres Tintelin remet à Pierre Hardenberg un paquet, puis et le quitta aussitôt après. Il rentra par le métro à son domicile d’où il n’a pas été vu ressortir.
Il se rendit le 3 avril au matin à son atelier de la rue de Vaugirard, sortit à 11heures 30 une valise bleue à la main. Il se rendit par le métro la station La Motte Picquet où il rencontra Hardenberg qui lui remettait un petit paquet. Les deux militants se séparèrent et regagnèrent leur domicile.
Nouvelle rencontre entre les deux hommes le 13 avril, après être passé au 81 rue Saint-Maur, il sortit porteur d’une boîte de format boîte à chaussures. À l’angle de l’avenue de la République et de la rue Saint-Maur, il remettait le paquet à Pierre Hardenberg.
Des inspecteurs de la BS1 l’arrêtèrent le 20 juin 1942 à son domicile, 12 rue Gouthière à Paris (XIIIe arr.), porteur d’une fausse carte d’identité au nom de Renan. Des clichés en zinc et des faux cachets reproduisant les sceaux de l’autorité allemande utilisés par le Parti communiste français clandestin furent saisis dans l’atelier de la rue Mouffetard. Son arrestation intervint dans le cadre de l’affaire Tintelin. Désigné comme otage, il a été fusillé le 11 août 1942.
Son épouse fut arrêtée en même temps que lui et mourut en déportation.
Edmond Coston conducteur de travaux publics, beau-père de Pierre Hardenberg témoigna le 20 mars 1945 devant la commission d’épuration de la police. Il déclara « Je n’étais pas présent lors de l’arrestation, j’ignore dans quelles circonstances et par quels inspecteurs elles ont été opérées. »
« Je n’ai pas pu les voir après leur arrestation et n’ai reçu d’eux que quelques lettres dans lesquelles ils ne m’ont donné aucun détail leur arrestation, mais ont toutefois mentionné qu’ils n’ont pas été frappés. »
Il porta « plainte contre les policiers responsables de la mort de son gendre [Pierre Hardenberg] et de sa fille Adrienne. »
Pierre Hardenberg a été homologué Interné résistant au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Une rue de Bagneux a été nommée Pierre-et-Adrienne Hardenberg.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2116, BS1, GB 36 et 37, GB 38 (rapport de filatures), 221W 3, 77 W 385-165739. – SDH GR 16 P 285698. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages op. cit. – Paul Chauvet, La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Seconde Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 76. – État civil des Hauts-de-Seine, Courbevoie E_NUM_COU_N1901 acte n° 317.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 154

Jean-Pierre Besse, Daniel Grason mise à jour par Marie-Cécile Bouju

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