Né le 13 mai 1898 à Verquin (Pas-de-Calais), guillotiné le 28 novembre 1944 à Munich (Allemagne) ; instituteur ; résistant OCM Centurie du Pas-de-Calais ; déporté NN.

Fils de Jules Louis Jambart et de Adélaïde Claire Lesur, Jules Jambert fut légitimé par le mariage de ses parents le 11 mars 1899 à Verquin (Pas-de-Calais). Marié à Clémence, Henriette Catillon, le couple avait quatre enfants. Il était instituteur et secrétaire de mairie à Sailly-en-Ostrevent (Pas-de-Calais).
Il participait à la résistance dans le groupe Voix du Nord en 1942. En mars 1943, le mouvement de résistance Voix du Nord intégré à l’OCM reçut la mission et le soutien du BOA Bureau des Opérations aériennes de réceptionner des parachutages. Henri Duflot avait la responsabilité de la recherche des terrains dans le secteur, avec Georges Detrez membre du comité départemental et Désiré Facon de Corbehem pour le canton de Vitry-en-Artois.
Un parachutage d’armes en mai 1943 sur Sailly-en-Ostrevent commune limitrophe à Vitry-en-Artois, provoqua des arrestations.
Jules Jambart fut arrêté avec trente résistants lors de la rafle de la nuit du 13 au 14 septembre 1943, qui suivait les arrestations d’Arras et de Douai. La perquisition à son domicile permit de « confisquer des articles jugés dangereux par la Gestapo ». Sa femme participait également à la résistance.
Les prisonniers furent incarcérés à la prison de Cuincy (Nord) et interrogés par la SD de Douai (Nord). Personne ne parla mais Pierre Lesage y mourut sous la torture. Quatre furent relâchés et quatre furent déportés le 23 septembre. (Macquet, Cauchois, Facon, Berten),
Il fit partie du convoi du 18 octobre 1943 au départ de Loos-lès-Lille (Nord) à destination de la prison Saint-Gilles de Bruxelles (Belgique), puis fut interné en Allemagne sous statut "Nacht und Nebel" dans les prisons d’Essen, le 22 novembre 1943, d’Esterwegen, le 22 juin 1944, de Gross Strehlitz, à Kaisheim, le 16 septembre 1944 à Straubing, puis le 16 novembre 1944 à Munich-Stadelheim. Il fut condamné à mort par le tribunal du peuple VGH de Munich, le 16 septembre 1944, avec chef d’accusation « avantages procurés à l’ennemi et préparatifs à haute trahison ».
Avec lui furent condamnés à mort d’autres membres de son réseau : Les gendarmes de Vitry-en-Artois, Louis Défontaine, Émile Delefosse et Pierre Seneuze, Eugène Dumont artisan- commerçant, René Grodecoeur ouvrier d’usine, Léon Javelot chef de bureau, André Serrure receveur percepteur, René Vazé ouvrier métallurgiste.
Les neuf condamnés à mort furent guillotinés dans la prison de Munich le 28 novembre 1944 à partir de 16 heures, Jules Jambart le deuxième à 16h 02. Les corps furent incinérés au crématorium de l’Ostfriedhof, les urnes furent rapportées à Vitry-en-Artois en mai 1947.
L’aumônier qui les avait assistés rapporta leurs dernières paroles et leurs lettres d’adieu furent partiellement retrouvées. Jules Jambart écrivit :
Apprends leur à être honnêtes, charitables et indulgents pour les fautres des autres (...). Je suis persuadé que tu seras courageuse (...). Je souhaite que les circonstances se prêtent au transfert de mon corps en France. Tu diras pour moi au revoir aux parents à qui je n’ai pu écrire, aux amis et aux connaissances de Sailly et d’ailleurs (...).

Jules Jambart a été reconnu « Mort pour la France », et homologué membre de la Résistance intérieur françaises, réseau Voix de Nord, déporté interné résistant DIR au sein des Forces françaises combattantes FFC, réseau Centurie. Dans la résistance, il avait été P1 du 1er septembre 1942 au 13 septembre 1943 puis P2 le 14 septembre 1943, grade chargé de mission 3e classe et donc homologué sous-lieutenant à titre posthume, décret du 26 avril 1948, parution au JORF du 12 mai 1948.
Il a été décoré de la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 14 juin 1946, parution au JO du 11 juillet 1946, et élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 19 septembre 1950, paru au JO du 22 septembre 1950.
Son nom est inscrit le monument aux morts de Sailly-en-ostrevent, et dans la crypte des décapités de Munich, située à la sortie de Vitry-en-Artois, en direction de Sailly-en-Ostrevent au lieu-dit « le Mont Métier », où reposent les cendres de neuf membres de l’organisation de Résistance.
Les neuf urnes furent quelque temps exposées dans le chœur de l’église Saint-Martin, puis abritées dans le mémorial crypte, inauguré le 8 octobre 1950 par le général de Larminat.


Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais), crypte des décapités de Munich le 28 novembre 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21P 465189 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16P 305519. —Extrait de la plaquette réalisée en 1982 par des élèves pour le concours de la résistance et de la déportation transmis par René Liétard à la demande de Christian Hermy. — État civil, acte de naissance n°8.

Annie Pennetier

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