Né le 18 mars 1908 à La Courtine (Creuse), fusillé après condamnation à mort le 5 janvier 1944 à Toulouse (Haute-Garonne) ; instituteur ; militant socialiste SFIO du Lot-et-Garonne ; résistant (AS ; ORA).

Maurice Lassauque était le fils de Pierre, Hilaire Lassauque, brigadier de gendarmerie, et Marie Thérèse Dupont. Instituteur, il se maria le 11 avril 1935 à Aire-sur-l’Adour (Landes) avec une institutrice, Paulette Miegeville. Ils enseignaient à la fin des années 1930 à Réaup (Lot-et-Garonne). Militant socialiste SFIO, officier aviateur de réserve, il fut mobilisé en 1939 comme lieutenant instructeur à l’École de l’Air de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et démobilisé le 25 juin 1940.
Sans doute révoqué de l’enseignement, Maurice Lassauque, installé à Agen 2, rue Grande Horloge, créa une entreprise de transport. Il entra en contact avec la Résistance et fit partie, au début de 1942, du réseau Brutus, puis appartint à l’Armée secrète dont il devint le responsable départemental. À l’instigation de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), se créa également autour de lui un groupe militaire qui réalisa le premier parachutage d’armes dans le département, en août 1943, dans la région de Puymirol (Lot-et-Garonne). Il devint par la suite le chef régional du corps franc Pommiès (CFP), une branche de l’ORA. Mais le 14 octobre 1943, la police allemande fit irruption chez lui : il fut arrêté en compagnie de sa femme Paulette qui fut déportée.
Emprisonné à Agen (Lot-et-Garonne) jusqu’au 15 novembre, Maurice Lassauque fut ensuite incarcéré à Toulouse (Haute-Garonne) où il fut condamné à mort le 4 décembre par le tribunal militaire allemand de Toulouse. Il a été fusillé le 5 janvier 1944 avec neuf autres résistants ; leurs corps furent jetés dans une fosse commune située dans le quartier de Bordelongue qui ne fut découverte qu’en septembre 1944.
Son épouse Paulette, née Miégeville le 7 janvier 1908 à Dax (Landes), fille d’un commis des contributions indirectes, fut institutrice à Réaup puis à Agen. Arrêtée le 14 octobre 1943, elle connut les prisons d’Agen, de Toulouse et de Fresnes puis le camp de Royallieu à Compiègne d’où elle fut déportée le 30 janvier 1944 vers Ravensbrück (Allemagne). Elle fut libérée en avril 1945. Remariée en avril 1959 à Agen avec René, Albert Carrasset, contrôleur principal du trésor, elle y mourut le 12 février 2004.
Maurice Lassauque obtint la mention mort pour la France en date du 11 novembre 1945. Il fut homologué commandant FFI, interné résistant et décoré à titre posthume de la Croix de guerre. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts d’Agen et de Le Passage. Il figure également à Toulouse sur le monument de Bordelongue édifié sur l’emplacement du charnier où les Allemands ensevelirent clandestinement vingt-huit résistants fusillés à la prison Saint-Michel ainsi qu’à Castenau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) sur le mémorial du corps franc Pommiès.
Voir : Toulouse, prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue (9 novembre 1943-18 avril 1944)
Sources

SOURCES : ONAC du Lot-et-Garonne. — La Résistance dans le Lot-et-Garonne, Association mémoire de la Résistance en Lot-et-Garonne et AERI, 2009. — La Barre de Nanteuil (Général), Historique des unités combattantes de la Résistance (1940-1944) : le Lot-et-Garonne, Vincennes, SHAT, 1974. — Notes d’André Balent et de Jacques Girault — Mémoire des hommes — Mémorial genweb.

François Frimaudeau, Michel Thébault

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