Né le 7 décembre 1921 à Nevers (Nièvre), fusillé par condamnation le 19 janvier 1944 au champ de tir de Challuy, Nevers ; instituteur, comptable ; résistant FTPF de la Nièvre.

Le père de Jean Duprilot, Barthélémy Duprilot, né à Marzy le 20 février 1886, ouvrier aux chemins de fer, médaillé de la Première Guerre mondiale, était un militant communiste. Il se suicida au camp d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot le 10 décembre 1943, désespéré de savoir sa femme et son fils Jean prisonniers. Sa mère, Marie Duprilot née Carré à Vandenesse le 25 août 1895, femme pieuse originaire du Morvan, fut arrêtée « pour menées communistes », la police allemande n’ayant pas trouvé son fils Jean ; incarcérée à Moulins, elle fut déportée et mourut à Ravensbruck le 28 décembre 1944.
Instituteur dans l’enseignement privé, à Nevers, mais aussi comptable de formation, Jean Duprilot, dit Jacky, célibataire, était domicilié chez ses parents, 5, 2e impasse devenue Jean-Georges Duffaud. Il travailla à Fleury-les-Aubrais ateliers (Loiret) pour le compte de Thomson-Frigéco.
Alors qu’il n’était pas politisé, l’emprisonnement de son père et sa convocation au STO le firent radicalement changer. En avril 1943, avec Raymond Petit dit Fernand, il installa quelques réfractaires dans les bois de Faye, commune de Sauvigny-les-Bois près de Nevers ; ce maquis se déplaça fin août puis cessa d’exister suite aux arrestations d’octobre. Jacky Duprilot participa à des sabotages sur la ligne ferroviaire Paris-Moulins en janvier et février 1943. Il fit partie du groupe qui le 28 août commit le sabotage de l’usine de Varennes-Vauzelles avec Alfred Carroy et son voisin Marc Riquier. Jean Duprilot fut arrêté par la Sipo-SD, le 31 août 1943 puis condamné à mort « pour acte de franc-tireur » le 11 janvier 1944 par le tribunal allemand FK 568 siégeant à Nevers, puis fusillé, selon le témoignage de Genet et le dossier DAVCC Alfred Carroy. Le fichier de Brinon B7.994 indique : condamné le 11 janvier et fusillé le 14 ou le 19 janvier 1944 ; sa fiche de travailleur en Allemagne (qui ne mentionne aucun lieu de travail) indique : « fusillé le 10-1-1944 » au champ de tir du stand de Nevers.
Il a été fusillé le 19 janvier 1944 avec ses camarades Alfred Carroy et Marc Riquier à 8 h 02.
Il a été inhumé à Nevers puis à Decize.
La 3e compagnie du maquis de Chaulgnes prit le nom de Duprilot.
Son nom est gravé sur le monument commémoratif aux trente-deux fusillés de Nevers.
Son nom figure sur une plaque commémorative des salariés de Fleury-Les Aubrais-Ateliers qui a été retrouvée au Centre d’archives historiques de la SNCF au Mans (Sarthe). Jean Duprilot a été décoré de la Médaille de la résistance le 15 juin 1946, parution au JORF le 11 juillet 1946.
Nevers, champ de tir de Challuy (12 janvier 1942-30 juin 1944)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty et AC.40R.430, 21P446301). — Arch. Dép. Nièvre 999W1961. — Pierre Demongeot, Les FTPF du groupement Cher et Nièvre dans la bataille de la Libération, Nevers, 1975. – Témoignage de Jacqueline Baynac 2014. — Jean-Claude Martinet Histoire de l’Occupation et de la Résistance dans la Nièvre 1940-1944. Dijon, Éd. universitaires de Dijon, 2015.— État civil. — Notes d’Henri Dropsy.

Annie Pennetier

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