Né le 23 octobre 1914 à Paris (XVe arr.), fusillé le 14 avril 1944 après condamnation à mort à la citadelle de Besançon (Doubs) ; charpentier ; résistant, membre des FTPF.

André Crinquand était le fils de Louis, Maurice, Maximin Crinquand (né le 20 octobre 1883 à Saffloz, Jura), employé et de Catherine Luchat âgée de 34 ans, ménagère, tous deux domiciliés 15, rue d’Auteuil à Paris. A sa naissance, son père mobilisé début août 1914 dans un régiment de zouaves, était déjà prisonnier en Allemagne, fait prisonnier le 25 août 1914 à Ham-sur-Sambre lors de la bataille de Charleroi (bataille des frontières). Il fut interné quatre ans et demi ans à Magdebourg (Allemagne), rapatrié le 17 janvier 1919. Démobilisé le 28 mai 1919, il fut reconnu invalide à 100%, devenu totalement aveugle à la suite de ses années de captivité (« atrophie double incurable »). André Crinquand fut adopté par la Nation sur décision du tribunal de la Seine le 29 mars 1922. La famille vivait alors à Boulogne (Seine) 22, Grande Rue.
En 1943, célibataire, exerçant le métier de charpentier, André Crinquand résidait à Sochaux (Doubs). Il s’engagea au sein des FTPF – groupe Bara. Ce groupe, formé dans le secteur de Valentigney par René Wolf, comprenait une trentaine d’hommes. Son opération la plus connue fut l’attaque, avec le groupe Fridelance, de la prison de Montbéliard le 13 décembre 1943 (huit prisonniers libérés qui rejoignirent le groupe Bara). Dénoncé, le groupe subit une violente répression qui débuta dès le 3 janvier 1944. Le groupe Bara dut se disperser. Quelques-uns quittèrent la région, une partie du groupe autour de Pierre Fridelance gagna une ferme au lieu-dit Les Combes de l’Auge dans la commune du Friolais, près de Maîche (Doubs). Le 19 février 1944, ce maquis ravitaillé par le groupe Jacquemai fut attaqué par les Groupes mobiles de réserve (GMR) et la police de Vichy : il y eut cinq tués, deux blessés parmi les maquisards.
Suite aux interrogatoires et dénonciations, André Crinquand fut arrêté par la Sipo-SD dans la nuit du 7 au 8 mars 1944, à Vyans-le-Val en Haute-Saône, au nord de Montbéliard (Doubs). Il fut conduit à Besançon (Doubs) et emprisonné à la prison de la Butte, sous les motifs d’accusation « actes de franc-tireur : assassinats et attentats contre écluses et voies ferrées ». Jugé à Besançon, par le tribunal militaire allemand FK 560 avec Chaillard, Chochard et Ferrari, le 4 avril 1944, il fut condamné à mort.
Il a été fusillé avec ses camarades, le 14 avril, à 8 heures 9 minutes, par les autorités allemandes dans l’enceinte de la citadelle de Besançon.
Il obtint la mention mort pour la France le 9 mars 1948. Son nom est inscrit sur le monument aux morts 1939-1945 de la commune de Sochaux mais aussi sur celui de Chevrotaine (Jura) limitrophe de Saffloz d’où était originaire son père Maurice Crinquand. Son nom figure également sur le monument commémoratif « Aux Martyrs de la Résistance » établi dans la citadelle.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Seine et Jura (état civil, registre matricule) — Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon (monument de Maîche). — DVD, AERI, La Résistance dans le Doubs. — Mémorial GenWeb. — État civil mairie de Besançon, registre des décès 1944 acte n° 515.

Michel Thébault

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