Né le 25 décembre 1905 à Konakry ou Pellifoulayabé (Guinée française), fusillé suite à une condamnation à mort le 18 décembre 1943 à Épinal (Vosges) au champ de tir de la Vierge ; militaire ; résistant.

Adi Ba avec son fameux sabre à Tollaincourt en 1943
Adi Bâ et des habitants en 1942.
Adolescent, Mamadou Adi Bâ se lia d’amitié avec la famille française d’un percepteur colonial et la suivit en France. Il vécut à Langeay (Indre-et-Loire), puis gagna Paris. En 1939, engagé dans l’armée, il appartint au 12e régiment de tirailleurs sénégalais qui combattit à Bourmont (Haute-Marne) au mois de juin 1940. Fait prisonnier le 20 juin 1940, il fut conduit dans les Vosges, à Neufchâteau, dans un camp de prisonniers. Il parvint à s’évader avec d’autres tirailleurs. Ensemble, ils récupèrent des armes abandonnées par l’armée française et se réfugient alors dans la forêt. Aidés par d’autres résistants et les gendarmes locaux, ils réussirent à survivre malgré des conditions de vie difficiles. En 1941, il refusa de suivre ses compagnons d’infortune en Suisse, souhaitant continuer le combat.
Il fit la connaissance de la famille Marlière qui l’aida et de Marcel Arburger, ferblantier à Lamarche (Vosges) qui deviendra le chef de la résistance locale. Il l’accompagna dans les passages clandestins vers la Suisse et aida des juifs à sortir de France. Installé à Tollaincourt, il fut sollicité par Arburger pour diriger un maquis qui aurait compté cent vingt membres. Ils organisèrent un maquis de réfractaires, celui de la « Délivrance » à Martigny-les-Bains (Vosges). Ce maquis abrita une centaine de réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).
Le 13 juillet 1943, c’est un autre maquis, celui de Lamarche, qui fut encerclé par les Allemands. Les maquisards réussirent à échapper aux troupes allemandes mais Marcel Arburger fut rattrapé puis réussit à s’échapper. Adi Bâ fut à son tour arrêté à Tollaincourt (Vosges) par la Sipo-SD alors qu’il tentait de s’échapper de la maison où il se cachait.
Interné à la prison de la Vierge (Épinal), il fut condamné à mort avec Marcel Arburger par le tribunal allemand (FK 622) le 3 décembre 1943 et tous deux ont été fusillés le 18 décembre 1943, au matin, à Épinal.
Adi Bâ fut inhumé à Épinal et repose, depuis la Libération, avec Marcel Arburger à Lamarche.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen AC 21 P 11332 (Notes Thomas Pouty). – La Résistance en Haute-Marne, DVDrom AERI CDDP de Haute-Marne et CRDP de Champagne-Ardenne, biographie de Geneviève Girardot, 2004. – Les Cahiers lorrains d’histoire sociale, 1er semestre 2014.

Delphine Leneveu, Claude Pennetier

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