Née le 6 juillet 1905 à Bruxelles (Belgique), exécutée le 12 août 1944 à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; militante du Mouvement national contre le racisme ; résistante liée à l’Orchestre rouge.

Suzanne Spaak fut élevée dans une famille de la haute bourgeoisie catholique belge. Elle était la fille aînée de Louis Lorge, agent de change à Bruxelles et de Jeanne Bourson. Elle épousa, en 1925, Claude Spaak, écrivain et dramatuge, frère de l’homme politique belge Paul-Henri Spaak.Elle participa aux mobilisations du Rassemblement universel pour la paix et du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme au sein duquel elle fréquenta des communistes belges comme Myra Sokol.
Elle gagna Paris lors de l’avancée allemande et sa famille se réfugia à Sainte-Maxime (Var). Elle fut en 1941 une dirigeante du Mouvement national contre le racisme (MNCR). Dans ce cadre, elle mena clandestinement campagne contre les persécutions envers les Juifs et en faveur des enfants juifs, trouvant des appuis dans les milieux protestants. Cette grande bourgeoise, courageuse et déterminée, participa au réseau parisien de l’Orchestre rouge, le réseau international de Léopold Trepper. Le couple Sokol l’avait mise en contact avec Trepper. Les Allemands obtinrent son nom lors de la chute du noyau de Bruxelles. Elle revint dans cette ville pour cacher ses enfants mais les Allemands l’y arrêtèrent en novembre 1943 et la ramenèrent à Paris pour mener l’enquête sur le MNCR. Torturée, détenue à la prison de la Santé, elle fut une des rares femmes fusillée en France, les nazis préférant déporter les résistantes et les exécuter en Allemagne. Mais sous la pression de la situation militaire, ils firent des exceptions au mois d’août. Joséphine Turin, Francine Frémond, Huguette Blache et Suzanne Spaak furent exécutées en France, à la prison de Fresnes. Le même jour, Fernand Pauriol, responsable national du Parti communiste pour les émissions clandestines, y fut également exécuté ; ils ont été inhumés anonymement au cimetière de Bagneux .
Elle a été reconnue au titre de Juste parmi les Nations.
Sources

SOURCES : Gilles Perrault, L’orchestre rouge, Fayard, 1967. – Isabelle Spaak, Ça ne se fait pas, Des Equateurs, 2004. – Guillaume Bourgeois La véritable histoire de l’orchestre rouge nouveau monde éditions septembre 2015 . — Sites Internet.

Claude Pennetier

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