Né le 25 mars 1908 à Oppède (Vaucluse), exécuté probablement dans la nuit du 17 au 18 mai 1944 à Pont-Saint-Esprit (Gard) ; agriculteur ; communiste ; résistant.

Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Fils de Victor Guendon, cultivateur, et de Pauline Jouffet, sans profession, marié à Oppède le 18 juillet 1936 avec Gilberte Gilles, père d’un garçon, Kléber Guendon était agriculteur à Ménerbes (Vaucluse). Il fut mobilisé du 2 septembre 1939 au 16 juillet 1940. Militant communiste, il fut intégré dans la Résistance organisée (probablement les Francs tireurs et partisans/FTP) le 13 octobre 1943. D’après son épouse, il était le « chef du ravitaillement pour le maquis du Luberon ». Il aurait été interpellé une première fois le 17 février 1944 et libéré le 4 mars. Il fut arrêté dans sa ferme le 26 avril suivant vers 1 heure du matin par sept individus en uniforme allemand. Il s’agissait vraisemblablement de membres de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandebourg, unité dont un détachement stationnait à Cavaillon (Vaucluse). Ils agissaient pour le compte du Parti populaire français (PPF) en représailles après le meurtre du président de la délégation spéciale de Ménerbes, le 10 avril précédent. Son épouse témoigna des conditions de son arrestation et du vol d’un poste de TSF et de l’argent de la maison (10 000 F). Trois autres résistants de la localité, Marcelli Poncet*, Raoul et Raymond Silvestre* - furent arrêtés, plus deux otages arrêtés aux Baumettes et à Oppède (Vaucluse), Ismaël Sauvan* et Sami Marcovici*. Le groupe fut conduit à Avignon (Vaucluse) et interrogés par les responsables du PPF qui avaient demandé à leurs homologues de la Milice de se joindre à eux. Les interrogatoires, violents, eurent lieu au siège de la Milice, 71 rue Joseph Vernet. C’est au cours d’un interrogatoire que Raymond Silvestre* se saisit d’un revolver sur une table et fut abattu d’une rafale de mitraillette. Les prisonniers furent conduits ensuite à la prison Sainte-Anne ou à la caserne du 7e Génie d’Avignon. Maltraité et affamés, ils furent transférés à Pont-Saint-Esprit (Gard), où était installé l’essentiel des services de la 8e compagnie Brandebourg. Incarcérés dans la citadelle, Kléber Guindon et ses camarades d’infortune furent exécutés sur le pont du Rhône et leurs corps jetés dans le fleuve. La date de leur exécution varie selon les témoignages. Selon plusieurs des emprisonnés de Pont-Saint-Esprit qui ont partagé leur cellule avec eux, leur exécution aurait eu lieu une ou deux nuits après leur arrivée, soit, d’après eux, le 17 ou le 18 mai. Les corps de Marcellin Poncet et de Raoul Silvestre ont été retrouvés le 18 dans le Rhône à Saint-Étienne–des-Sorts (Gard), non loin de Pont-Saint-Esprit. Si le groupe arrêté à Ménerbes et dans les environs a été exécuté ensemble, ce qui est probable, la nuit du 17 au 18 mai paraît la plus vraisemblable. Le corps de Kléber Guendon n’a jamais été retrouvé.
Un monument a été érigé à Ménerbes en souvenir de ces martyrs. Une rue du village porte le nom de Kléber Guendon « victime du nazisme ». Le titre de « Mort pour la France » lui fut attribué.
Voir Pont—Saint-Esprit, Citadelle (février-août 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Gard, cour de justice d’Avignon, 3 U 7 448.⎯ Archives Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. — Jean Charrol, La Résistance à Ménerbes juin 1940-août 1944, slnd (2000). — Jean-Paul Jouval, Mémorial des victimes des communes du canton d’Apt. Seconde Guerre mondiale, Indochine, Algérie, Apt, Le Souvenir français, 2017, p. 134-135. ⎯ état civil.

Jean-Marie Guillon

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